Roux meilleur grimpeur
Dès le départ, Roux (Jean Delatour), Tauler (Kelme) et E. Jimenez (Banesto) s’enfuient. Ils abordent le ravitaillement de Rognaix (km 87) avec 3’35’’ d’avance sur le peloton. Dans le col de la Madeleine, Tauler décroche tandis que Roux franchit en premier le sommet (km 114). Le peloton conduit par les Télékom est pointé à 8’50’’.Le col du Glandon permet à Laurent Roux de se mettre en valeur. Le voilà seul au sommet (km 156) avec près de 2’ d’avance sur sur Jimenez. Le peloton réduit à une trentaine d’unités suit à 5’50’’. Reste l’Alpe d’Huez dans lequel le Cahortais est repris à 6 km de la ligne. Peu importe : Roux portera demain le maillot à pois.

 Le bluff d’Armstrong
Mais, revenons-en tout d’abord au col du Glandon où Armstrong, double tenant du titre, ne semble guère à son aise. Il ne possède plus à ses côtés que 2 équipiers, Rubiera et Heras alors qu’Ullrich semble fringant, protégé par Klöden, Livingston et Vinokourov. Pire : ne voilà-t-il pas que l’Américain se retrouve un temps "en queue de paquet, épaules brinquebalantes, maillot ouvert sur la poitrine, vilain rictus au coin des lèvres" (JP Bidet "L’Equipe"). "Enfin, un jour sans", se dit-on alors ! Interviewé dans la voiture de l’US Postal, Johan Bruyneel, le directeur sportif, paraît, lui aussi, inquiet : "Je ne sais pas si Lance est bien ou mal parce qu’on a des problèmes de radio depuis le départ. Je vois l’image comme vous, elle ne me dit rien de bien. Franchement, vivement l’Alpe d’Huez, vivement que ce soit fini !"
En réalité, Armstrong se porte comme un charme. Après l’étape, il n’hésitera pas à avouer : « C’était du bluff, bien sûr ! Maintenant, dans le cyclisme, tout le monde voit tout, à cause de la télévision. Alors, parfois, vous êtes aussi obligé de jouer avec cela. Aujourd’hui, nous n’étions pas en position de faire le boulot. Donc, j’ai laissé travailler les Télékom en donnant l’impression que je souffrais. Ce n’était pas établi dés le départ. J’ai pensé à ça dans la Madeleine en voyant la tournure de la course. Ensuite, j’ai joué au poker avec eux et j’ai gagné ».

 Le coup de massue
Dès le pied de l’Alpe d’Huez, le véritable Armstrong est de retour. Après un petit kilomètre d’ascension, à 13 kilomètres du sommet, le Texan place un démarrage fulgurant et c’est fini. Personne ne peut le suivre. Il déborde le pauvre Roux à 6 km pour s’en aller gagner l’étape, 1’59’’ devant Ullrich, 2’9’’ devant Beloki, impuissants.
Pas question de maillot jaune pour l’instant. Armstrong ne pointe qu’en 4ème position à 20’ du leader mais les « échappés de Pontarlier » savent que leurs jours sont comptés.
Armstrong a gravi l’Alpe d’Huez en 38’01’’, c’est-à-dire en 26’’ de plus que Pantani en 1997. Mais, ce qui a surpris une nouvelle fois les observateurs, c’est sa fréquence de pédalage infernale. Avec lui, les gros braquets ne sont plus à la mode : l’Alpe D’Huez a été gravi aujourd’hui sur un braquet raisonnable de 39x21 soit 3,95m. à chaque tour de pédalier.

Sestrières 1999, Hautacam 2000, Alpe d’Huez 2001 : Armstrong a l’habitude de frapper fort dès la 1ère étape de haute montagne...

 le dernier des Simon, maillot jaune
Il est rare que le 29ème d’une étape s’empare du maillot jaune. C’est pourtant ce qui est arrivé aujourd’hui. Stuart O’Grady qui possédait ce maillot au départ d’Aix-les-Bains n’a offert aucune résistance. Il a terminé à 33’ d’Armstrong tandis que Simon concédait 10’20’’ sur le vainqueur dans la montée finale. C’est la consécration pour le dernier des Simon, le seul à ne pas avoir laissé son prénom dans les annales du Tour de France. Après Pascal qui a abandonné le Tour 1983 le maillot jaune sur les épaules à cause d’une fracture de l’omoplate, après Régis, vainqueur à Pau en 1985 et Jérôme vainqueur à Strasbourg en 1988, voici François !

Classement de l’étape

* Annulé en 2012 pour dopage

Classement général