Van Neste trop peu soutenu
Les journées se suivent et se ressemblent dans la mesure où cette étape est encore marquée par une bataille incessante mais, cette fois, l’équipe d’Italie a décidé de protéger quelque peu ses coureurs. Plus question de laisser reposer tout le poids de la course sur Gimondi. Lorsque 11 coureurs prennent le large à 144 km de l’arrivée, aux environs de Bose Roger, que les belges prennent leur responsabilité ! Le maillot jaune ne repose-t-il pas sur les épaules de l’un d’entre eux, Willy Van Neste en l’occurrence ?
Peut-être motivés par l’étape des pavés du lendemain, les belges ne font en tout cas pas bloc autour de leur nouveau leader et c’est avec 2’13’’ d’avance que les échappés arrivent à Amiens.
Sur la ligne, Van Neste reste perplexe : « Je me demande pourquoi ils n’ont rien fait. Pourtant, le maillot jaune rapporte 10 000 francs belges par jour, hein ? »

 La « Primavera » en profite
Parmi les 11 échappés (Basso, Riotte, Spruyt, Haast, Hill, Diaz, Genet, Dumont, Bayssière, Polidori et In’t Ven), le plus dangereux au général semble être le hollandais Cees Haast, auteur d’un remarquable Tour de France en 1965 avant de tomber et d’abandonner.
Raymond Riotte, lui, se voyait bien gagner le sprint mais il était battu par Marino Basso. Laissons le français ruminer son amertume : « Si encore j’avais su la qualité de sprinter de l’italien. Mais je l’ignorais. Avec Genet, nous nous étions dit : « Il faut surveiller Spruyt. C’est le plus dangereux. » Je me suis lourdement trompé. Quand j’ai commencé mon sprint d’assez loin, Basso a pris ma roue et il m’a passé. C’est vraiment bête. J’étais frais. Je n’avais pas trop roulé. »
A 22 ans, le vénitien, pourtant déjà vainqueur d’une étape du Giro à Naples en 1966, ne passera plus inaperçu.
Les italiens de la « Primavera » (équipe B italienne) ne se contentent pas de l’étape. Ils raflent également le maillot jaune grâce à un autre jeune, Giancarlo Polidori (pas encore 24 ans). Leur directeur sportif, Gastone Nencini, est aux anges.

 Errandonea a abandonné
L’espagnol José-Maria Errandonea, vainqueur du prologue, souffrait d’une crise de furonculose qui a nécessité une incision. Déjà blessé suite à sa chute de la veille, il a abandonné.

Classement de l’étape

Classement général