Aranzabal en solitaire
Les coureurs sont ensemble, sous la pluie, au moment de franchir la 1ère difficulté du jour, le Kreuzweg (km 48).
Dans le col du Haut-de-Ribeauvillé, Jésus Aranzabal tente sa chance. Il passe au sommet (km 90) avec 1’20’’ d’avance. Au collet du Linge (km 123), l’espagnol de l’équipe « Esperanza », avec 8’15’’ d’avance, est virtuel maillot jaune. Mieux encore, au bas du Platzerwasel, il possède 10’35’’ ! Hélas, derrière, le rythme s’accélère terriblement et le jeune ibère est repris au bas du col de Bussang. Il terminera l’étape 55ème à 7’46’’ du vainqueur.

 Poulidor perd le Tour
Le col du Platzerwasel, situé à 70 km de l’arrivée, provoque les premiers dégâts sous les coups de boutoir de Gimondi. C’est là que le maillot jaune Riotte (86ème à 14’51’’) cède définitivement.
Dans la descente (km 167), Poulidor ne peut éviter la chute. Guidon et roue brisés, il attend qu’arrive un équipier (Delberghe) pour lui prendre son vélo puis il se lance à la poursuite des hommes de tête, vent de face. Il en oublie de s’alimenter et, au moment d’aborder le Ballon d’Alsace, c’est la fringale. Poulidor n’a plus de forces. Il effectue le dernier kilomètre en 4’18’’, se classe 68ème à 11’42’’ du vainqueur. Raymond avouera que c’est sur cette route qu’il a le plus souffert lors de sa carrière cycliste.

 Gimondi décevant
Peu après que Poulidor soit tombé, Gimondi, Janssen, Simpson, Aimar et quelques autres plongent vers la vallée de la Thur à toute vitesse mais le vainqueur du Tour 1965 est bientôt victime d’une crevaison. Il retombe dans un 2ème groupe, celui comprenant Pingeon. Pas grave : les 2 entités effectuent leur jonction dès les premiers contreforts du Ballon d’Alsace.
Il s’agit ici, pour les ténors, du test le plus sérieux depuis le début de l’épreuve. Et l’on s’aperçoit alors que Gimondi reste paralysé. Le bergamasque voit s’enfuir un à un ses adversaires sans réagir pour terminer 30ème à 3’56’’.
Jimenez ne semble pas en meilleure forme. 19ème à 1’48’’, la pluie et le froid ne lui conviennent pas.

 Aimar fringant
A 5 km du sommet, Pingeon connaît, lui aussi, la fringale et ne peut suivre jusqu’au bout les meilleurs. N’empêche : 16ème de l’étape à 1’33’’, «  L’Echassier » récupère son maillot jaune.
Finalement, la lutte pour la victoire d’étape se circonscrit à Aimar, Balmamion, Van Clooster, Janssen et Simpson. Le « Diable Rouge » Van Clooster part seul. On pense un instant qu’il va gagner mais Lucien Aimar le passe et remporte ce qui restera sa seule victoire d’étape sur le Tour.

Classement de l’étape

Classement général