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La reprise
11 novembre 1918 : fin de la première guerre mondiale, 10 millions de morts, le Nord et l’Est de la France anéantis. 8 mois plus tard, Henri Desgrange qui, à 52 ans, s’était engagé volontaire, est prêt à relancer son épreuve fétiche.
Sans Lucien Petit-Breton (vainqueur en 1907 et 1908), sans François Faber (vainqueur en 1909), sans Octave Lapize (vainqueur en 1910), tous 3 morts sur le front.
Sans équipe de marque puisque les As sont réunis, pour réduire les frais, dans un consortium, « La Sportive », dirigé par Alphonse Baugé et organisé par les firmes de cycles les plus importantes de l’époque.
Mais avec un règlement d’une extrême sévérité. C’est ainsi que, pendant toute la course, les coureurs devront utiliser la même machine poinçonnée au niveau des moyeux de chacune des roues, ainsi qu’au pédalier et à la tête de fourche. Il est également précisé que les réparations seront effectuées par le coureur lui-même sous peine d’une lourde pénalité. Enfin, les 15 étapes seront disputées de manière strictement individuelle : interdiction de s’entraider, de se relayer (!).
Une opposition France - Belgique
69 téméraires prennent le départ pour 5560 km de compétition. Parmi eux, 2 anciens vainqueurs : les Belges Odile Defraye (1912) complètement hors de forme, faute d’entraînement et Philippe Thys (1913, 1914) qui fait figure de favori bien que l’on ne sache pas vraiment où il en est de sa condition physique. Les Belges peuvent encore compter sur Marcel Buysse, Louis Heusghem, Emile Masson (récent vainqueur du Tour de Belgique) ou, pourquoi pas, sur Firmin Lambot.
Côté français, les espoirs reposent essentiellement sur les épaules d’Henri Pélissier, dernier lauréat de Paris-Roubaix et de Bordeaux-Paris. Il faudra cependant suivre les anciens Jean Alavoine (3ème des Tours 1909 et 1914) et Eugène Christophe (2ème en 1912).
On a longtemps compté sur la présence d’une forte délégation italienne mais le vainqueur du Giro, le Campionissimo Costante Girardengo, a préféré tourner un film et les autres stars transalpines ne se sont pas non plus déplacées.