Les années paires favorables à Leducq
Il ne se passe rien de notable lors de cette dernière étape si ce n’est la 6ème victoire du maillot jaune André Leducq devant Georges Speicher. En réalité, « Dédé » devait emmener le sprint pour son partenaire de l’équipe de France et lever le pied au dernier moment « mais il y avait ces clameurs, cette odeur de triomphe et ... je n’ai pas pu, je n’ai pas ralenti, j’ai passé la ligne le premier » (...) « Il aurait fallu que je sois un saint ou un surhomme pour m’effacer à la dernière seconde ».
Paris-Roubaix 1928, Tours de France 1930 et 32 : Le titi parisien adore les années paires, celles qui lui ont permis de devenir l’un des sportifs les plus populaires de l’entre-deux guerres. Laissons-le résumer sa vie : «  Il m’a fallu 2 Tours pour passer du XVIIIème arrondissement au XVIème. Ma 1ère épouse m’a coûté un immeuble de 6 étages. La 2ème m’a donné un fils. La 3ème m’a apporté la sérénité. »

Acclamation au Parc des Princes pour Leducq, accompagné du fidèle Marcel Bidot

 Stoepel n’était pas si loin
Kurt Stoepel (1908-1997) a terminé 2ème à 24’. Un gouffre, me direz-vous ? Pas tant que cela si l’on prend en compte le système de bonification qui a permis à Leducq d’empocher 31’ contre 7’ à son adversaire ! Sans cette prime au meilleur sprinter, les 2 hommes se retrouvaient à égalité ! Mais la stratégie des tricolores aurait été tout autre, évidemment.
Rendons de toute façon hommage à l’Allemand, même si celui-ci avait le don de rendre mal à l’aise le jovial Leducq : « Au cours de nos tournées d’après-Tour, nos épouses sympathisaient. A Alger, un soir, au restaurant, Me Leducq s’amuse à modeler artistement les lèvres de Me Stoepel avec son bâton de rouge. Démonstration gracieuse du chic parisien... Ho-la-la ! Si vous aviez vu Herr Von Stoepel, bouillant de rage, traiter sa compagne plus bas que terre pour s’être prêtée à ce jeu innocent ! Kurt Stoepel était un spécimen de la grande et jeune Allemagne, pure et dure » ( " Une fleur au guidon ").

Classement de l’étape