Vietto piégé
L’étape de la Crau, cette « morne plaine caillouteuse, inculte, décourageante qui s’étend sur une quarantaine de kilomètres entre Salon et Arles a, de tout temps, été considérée avec une sorte d’effroi par les coureurs du Tour de France. (...) Cette interminable voie toute droite tracée à travers la plaine calcinée, engendre invariablement une impression de pesant ennui et de découragement profond » (Raymond Huttier).
Cette année encore, rien ne modifie la tradition mais, vers Bouillargues, Geyer vient réveiller le peloton et 2 groupes se constituent. Dans le premier, fidèles au poste, le maillot jaune Magne, accompagné de Speicher, Louviot et Le Grevès ainsi que son challenger officiel Martano avec ses lieutenants Gestri, Vignoli et Cazzulani. Vervaecke, S. Maes, De Caluwé, Bonduel, Wauters, Salazard et Renaud complètent l’effectif. Et Vietto, 3ème du général, dont on attend monts et merveilles dans les Pyrénées ? Le jeune cannois s’est fait piéger, comme Lapébie (5ème du général), Morelli (6ème) et Canardo (8ème). A l’arrivée, l’addition est salée : 6’3’’ !
Quant à Trueba (7ème), Ezquerra ou Molinar, c’est 16’55’’ qu’ils déboursent.

 Magne grignote encore
Devant, on suppose que Le Grevès va faire, une fois de plus, parler sa pointe de vitesse lorsqu’il crève du côté de Lunel. Plus de sprinter pour l’équipe de France ? Mais si, Georges Speicher, ne l’oublions pas, est lui aussi un redoutable finisseur. Le champion du monde ne laisse pas passer l’occasion de s’imposer sur l’avenue de l’Esplanade à Montpellier devant ... Antonin Magne qui en profite pour s’octroyer 45’’ de bonification. Un petit pécule tout à fait réconfortant avant les étapes de montagne à venir...

Triplé de l’équipe de France sous 3 maillots distinctifs :

A gauche, Speicher, maillot arc-en-ciel ; au centre, Magne, maillot jaune ; à droite Louviot, champion de France.

Classement de l’étape

Classement général