Un temps exécrable
A 4 heures du matin, le peloton quitte Nice pour rejoindre à faible allure Puget-Théniers où une pluie glaciale les attend. La montée de la Colle Saint-Michel s’effectue sous le déluge. A Colmars, 17 coureurs signent au contrôle à 9h45. Il faut alors gravir le col d’Allos au sol particulièrement défoncé. « Les routiers glissent, tombent, se relèvent, remontent en machine et retombent. J’en ai vu dix qui ne pouvaient faire un mètre sans tomber ; les pierres et la boue projettent à droite ou à gauche leurs roues arrières rompant l’équilibre des hommes malgré leur habileté ; les roues des voitures patinent et la pluie continue à tomber implacablement » (Sporting). A ce petit jeu, Verdyck se révèle le plus fort, franchissant le sommet 200 m. avant Huysse, Bottecchia et Aimo. La descente offre, elle aussi, son lot de désillusions. Si bien qu’à Barcelonnette, les positions paraissent mieux définies : Verdyck et Huysse disposent de 5’ d’avance sur Aimo, de 8’ sur Bottecchia, L. Buysse et Gremo, de 10’ sur Frantz.

  Aimo, le grand triomphateur
Les 2 Belges ont cependant surestimé de leur force. Ce n’est pas le cas d’Aimo (Alcyon) qui profite d’un temps redevenu clément pour les dépasser dans le col de Vars. A Guillestre, le Turinois a creusé les écarts : 10’ sur Bottecchia et Huysse, 12’ sur Verdyck, 14’ sur Frantz, 20’ sur Buysse.
Aimo fatigue dans l’Izoard. Qu’il se rassure : Bottecchia que l’on surprend à mi-col descendu de vélo pour pratiquer des gestes d’assouplissement ne semble pas en meilleure condition physique.

Aimo dans l’ascension du col de l’Izoard.

En difficulté comme tout un chacun...

2ème du Giro 1922 lors duquel il a remporté 2 étapes, 3ème du Giro 1923 avec 1 étape à la clé, 4ème du Tour de France 1924 après avoir gagné une nouvelle étape au Tour d’Italie, Bartolomeo Aimo conserve son avance à Briançon et, à 36 ans, s’impose pour la 1ère fois, sur les routes de la Grande Boucle.

 Bottecchia assure
2ème de l’étape sans avoir, comme les jours précédents, grandement bénéficié du soutien de son équipier L. Buysse, Ottavio Bottecchia a parfaitement géré cette étape. Son adversaire direct, Nicolas Frantz (3ème) a encore concédé 3’40’’. On apprendra bientôt que le Luxembourgeois souffrait d’un abcès pré-prostatique qui le handicapera jusque Mulhouse.

Classement de l’étape

Classement général