Une course sur piste
Cette étape comporte en théorie 363 km mais les coureurs l’ont neutralisée pendant 350, jusque la côte de Saint-Saturnin plus précisèment, là où le maillot jaune Frantz, Leducq et M. Bidot ont pris un léger avantage, rejoints par A. Magne puis par un peloton de 21 coureurs.
A l’entrée du vélodrome Jean-Bouin de Marseille, Desgrange décide d’organiser, pour ces 25 hommes, une course par élimination : à chaque tour de piste, le dernier doit se retirer. Frantz qui préfère ne prendre aucun risque abdique très vite. Leducq et J. Bidot se disputent bientôt la victoire d’étape. Peut-être surpris par la présence sur la piste de Mertens (3ème), Jean Bidot s’incline devant André Leducq.

3ème victoire d’étape cette année pour Leducq.

Et pourtant...

 Les furoncles
Sur la photo, «  Dédé » semble radieux, parfaitement à l’aise. La réalité est toute autre : « Au départ de Paris, j’avais décelé, sur cette partie de mon anatomie qui se pose sur la selle, un tout petit point blanc, minuscule, une tête d’épingle. La tête d’épingle était devenue petit pois et le petit pois se développait… On pouvait parler maintenant d’une boule de billard. Chaque matin, c’était l’angoisse à la pensée du moment où il faudrait me mettre en selle. Il n’y avait pas de médecin affecté officiellement au Tour de France pour suivre la course, comme cela se pratique de nos jours. On faisait appel à un médecin de la ville étape. Ce n’était donc plus le même d’un soir à l’autre, mais le diagnostic était invariable : « Messieurs, vous devez immédiatement arrêter ce coureur. Le faire repartir demain serait monstrueux, inhumain ! » L’homme de science quittait la chambre horrifié et scandalisé, après avoir griffonné une ordonnance et je savais que je repartirais le lendemain matin. Pas question d’abandonner ! (…) Nous devions garder le secret, sauver la face, si j’ose dire, en public. Dédé Leducq, le Parigot, le joyeux drille. Ca ne pouvait pas être un mec à se faire du mourron, pas vrai ? Dix minutes dans la vue et il continuait à se marrer ! En représentation chaque matin au départ. Ris donc Paillasse ! On ne remarquait pas la raideur de ma démarche quand je déambulais à pied. Je transportais, collé sous mon cuissard, un énorme paquet de lanoline, et je ne sais pas si vous imaginez l’effet que cela faisait de s’assoir ensuite sur une boule de billard en chair qui s’enfonçait dans un coussin de graisse de mouton. Je me cherchais toutes les façons possibles de me poser sur la selle et les vingt premiers kilomètres étaient horribles. Une fois échauffé, cela devenait presque supportable. » (A. Leducq «  Une fleur au guidon »).

 Classement de l’étape

 Classement général