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Etape 13 : Nice - Grenoble - La Grande Boucle

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Etape 13 : Nice - Grenoble

333 km. 4 juillet 1928

- A. Magne, sur les mêmes bases que l’année dernière
Un départ en pleine nuit ; 20 km/h de moyenne jusque Annot où le peloton passe à 6h40. A. Magne et Huot profitent du ravitaillement non neutralisé pour se sauver avant d’aborder le col de la Colle-Saint-Michel. Les fuyards sont rejoints dans le col.
La grande difficulté du jour est gravie peu après. Il s’agit du col d’Allos que 6 coureurs franchissent à 9h30 : Fontan, Frantz, Vervaecke, Cardona, Delannoy et De Waele. Les frères Magne ne sont qu’à 50’’, Huot à 1’15’’. M. Bidot et Leducq à 4’10’’.
Les crevaisons, dans l’affreuse descente d’Allos, ne se comptent plus. Frantz, Fontan et Vervaecke se révèlent les plus chanceux et passent à Barcelonnette avec 2’ d’avance sur A. Magne.
Plus question cette année d’escalader les cols de Vars et d’Izoard. On prend désormais la direction de Gap où A. Magne a effectué la jonction avec les 3 hommes de tête.
Dans le col Bayard, Vervaecke casse sa chaine. C’en est fini pour lui. Devant, Antonin Magne assure l’essentiel du travail. A Grenoble, juste récompense : au moment de lancer le sprint, ni Fontan ni Frantz n’insistent beaucoup et « Tonin » remporte sa 2ème étape sur le Tour.
6ème du Tour en 1927 après avoir gagné la 14ème étape et impressionné les observateurs en fin d’épreuve, l’Auvergnat (7ème du général) semble cette année dans un excellent état de forme. La dernière semaine devrait lui être favorable.

- Leducq 2ème du général
Plus de 4’ de retard pour Leducq en haut du col d’Allos ; 11’ à Barcelonnette après avoir crevé à 4 reprises. Pas question de se décourager pour autant : « J’ai roulé et, aux approches du col Bayard, je suis tombé sur Marcel Bidot. Marcel dans son maillot Alléluia, pas très content de Ludovic Feuillet qui lui avait signifié son congé à la fin de l’année 1927. Mais Marcel, c’était mon pote… Je l’ai mis au courant de mes intentions, et je lui ai demandé s’il n’accepterait pas de me donner un petit coup de main. Ah ! les gars, ce sourire qui a fendu sa gueule de boucanier ! « Tu parles André, c’est parti ! On y va ! » Vous le voyez, c’était déjà l’ébauche de l’équipe nationale du Tour 1930. » (...) « Le col Bayard, nous buvons l’obstacle et voilà qu’apparaissent dans un lacet, devant, les silhouettes de De Waele et Mertens » (Il semble pourtant, dans les comptes-rendus de l’époque, que Mertens soit depuis longtemps dépassé NDLR). « Nos clients ! » (De Waele est 2ème du général, Mertens 3ème) « Marcel allait bondir comme un tigre affamé. Je l’ai retenu, stratégie d’abord : « Ils ne nous ont pas repérés, ai-je dit. Attendons un autre virage et nous nous arrêterons pour retourner la roue. Nous adapterons une denture de 16 au lieu de celle de 18. Nous ne sommes pas très loin du sommet. Nous les attaquerons par surprise, nous plongerons dans la descente, et ils ne pourront nous suivre avec nos grandes soucoupes. Nous avons manœuvré comme des chefs. De Waele et Mertens, à 500 mètres environ du sommet du col ont été surpris, cloués sur place et nous avons disparu dans la descente comme des pigeons dans un chapeau d’illusionniste. Il y eut bien quelques bosses, en fin de parcours, un peu dures pour nos 16 dents, mais nous nous sentions des ailes ! »
Bidot s’est ensuite relevé et «  Dédé » a fini 4ème de l’étape à 5’32’’ du trio. Une excellente opération puisque le Parisien se retrouve 2ème du général devant ses 2 coéquipiers : « Ils ne m’ont pas sauté au cou pour me féliciter, le soir, De Waele et Mertens. Ils avaient la mine sombre mais cela ne faisait pas une grande différence. On ne peut pas dire, nous n’avions pas une soupe à la grimace, le soir, mais un potage à la bouche cousue. Nous étions coureurs professionnels et savions à quoi nous en tenir les uns vis-à-vis des autres. Mes intentions se lisaient sur mon visage et je les voyais tous deux unis, sur la route, pour préserver ensemble leur position. Nous étions dans la même équipe, nous aurions pu nous expliquer plus franchement. Mais le lien manquait, entre nous, de la conversation. Un problème d’ordre linguistique, auraient dit les diplomates. Et Ludovic Feuillet, juge suprême ? Il se désintéressait royalement de nos histoires, il ne voulait surtout pas les connaître. Il nous laissait nous débrouiller entre nous. Peu lui importait l’ordre individuel du classement général du moment que les cinq premières places restaient dans le camp Alcyon. Maurice De Waele n’exprimait ni satisfaction, ni mécontentement. Insondable. » (A. Leducq « Une fleur au guidon »).

- Classement de l’étape

Place Coureur Temps / Ecart
1 Antonin Magne (Fra) en 14h0’36’’
2 Nicolas Frantz (Lux)
3 Victor Fontan (Fra) t.m.t.
4 André Leducq (Fra) à 5’32’’
5 Marcel Bidot (Fra) à 10’25’’
6 Camille Van De Casteele (Bel) à 17’56’’
7 Jan Mertens (Bel)
8 Julien Vervaecke (Bel) t.m.t.
9 Maurice De Waele (Bel) à 23’37’’
10 Secundo Martinetto (Ita) m.t.

- Classement général

Place Coureur Temps / Ecart
1 Nicolas Frantz (Lux) en 124h38’23’’
2 André Leducq (Fra) en 125h45’54’’
3 Maurice De Waele (Bel) en 125h47’53’’
4 Jan Mertens (Bel) en 125h55’55’’
5 Julien Vervaecke (Bel) en 126h12’51’’
6 Victor Fontan (Fra) en 126h33’55’’
7 Antonin Magne (Fra) en 126h45’31’’
8 Marcel Bidot (Fra) en 127h18’43’’
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