Parcours de type ardennais avec 10 côtes classées (dont celle de la Haute-Levée, du Rosier, le Mont-Theux et la côte des Forges).

 4 hommes en éclaireur
Au 60ème km, Kasputis (Chazal) et Den Bakker (TVM) s’enfuient. Ils possèdent 3’40’’ d’avance au moment d’aborder la 1ère difficulté du jour, la côte de Durbuy (km 89). Dekker (Novell) et Laurent (Castorama) se lancent à leur poursuite après la côte de Basse-Bodeux (km 122). Tandis que, chez les favoris, dans la côte de la Haute-Levée (km 139), Jalabert lance une offensive, calmée par Indurain, la jonction entre les 4 échappés intervient, km 141. Pas pour longtemps car Kasputis ne résiste pas à la côte du Rosier (km 152). Les 3 autres continuent l’aventure mais ils sont à leur tour repris au pied de la côte de La Reid, au 164ème km.
Le peloton se reforme donc mais il est déjà très amoindri.

  Le Mont Theux décisif
Le sprint-bonifications de Theux est censé apporter des modifications au classement général : Jalabert l’emporte devant Abdoujaparov et Riis. Le Français devient alors le nouveau maillot jaune, à égalité de temps avec le Danois.
Mais, dans le Mont-Theux, Thibout déclenche une offensive qui change la donne. Il emmène avec lui Boyer, Hamburger, Bruyneel, Armstrong, Gonzalez Arrieta et Lelli. Indurain puis Jalabert les rejoignent avant le sommet (km 178), là où Johan Bruyneel (Once) attaque, suivi par Eric Boyer (Polti) et Miguel Indurain (Banesto). Il reste 25 km à effectuer.

 Le best-of Indurain
Jusqu’à présent, Indurain ne nous avait révélé toute l’étendue de son talent que dans les contre-la-montre. Aujourd’hui, la veille d’un chrono décisif, le Navarrais nous prouve qu’il aurait pu être aussi un grand coureur de classiques ardennaises. Le quadruple vainqueur du Tour de France parcourt les 25 derniers kilomètres sans obtenir le moindre relais. Boyer s’avoue en effet vaincu dès la côte des Forges. Quant à Bruyneel, il est logique qu’il n’apporte aucun soutien à l’Espagnol puisque ses leaders (Zülle et Jalabert) sont à l’arrière. De toute façon, le Belge avouera que « c’était comme si il avait couru dans le sillage d’une moto. » Les 2 hommes passent au sommet de la côte (km 178) avec 35’’ d’avance sur Boyer, 40’’ sur Jalabert qui sera repris et 50’’ sur le peloton. La descente vers Liège n’apporte pas de modification en ce qui concerne les écarts avec le peloton.

 Bruyneel récompensé
Le sprint a lieu boulevard de la Sauvenière. Il est remporté par Bruyneel qui en profite pour enfiler le maillot de leader puisqu’il pointait ce matin à la 6ème position à 26’’ de Riis. Une juste récompense pour ce polyglotte flamand de 31 ans (il parle 6 langues), meilleur belge en 1993 (7ème du classement final et vainqueur d’une étape).
Bruyneel deviendra plus tard le directeur sportif (l’âme damnée ?) de Lance Armstrong lorsque l’Américain règnera en maître sur le Tour de France.

2ème et dernière victoire sur le Tour pour Bruyneel qui a remporté une étape de la Vuelta en 1992.

Classement de l’étape

Classement général