On veut tuer le Tour de France
Le départ est donné de Noisy-le-Sec, à 5 heures du matin, depuis l’ancienne propriété de Madame de Maintenon. Pas le temps de s’échauffer qu’après Meaux, le peloton se désagrège : des milliers de clous ont été jetés sur toute la largeur de la route, et ce jusqu’à Château-Thierry. Impossible de les éviter ! Les coureurs qui bénéficient pour cette 1ère étape de l’assistance d’entraîneurs à bicyclette peuvent changer de machine. Les autres, après 2 ou 3 crevaisons, sont irrémédiablement condamnés.
A Epernay, il reste encore 7 hommes en tête : Pottier, Aucouturier, Trousselier, Cornet, Ringeval, Dortignacq et Petit-Breton. Jusqu’à ce que, à l’entrée de Châlons, Aucouturier crève. Ce qui provoque l’accélération de Pottier et de Trousselier qui lâchent leurs compagnons de route. Mais, rebelote ! De Châlons à Saint-Dizier, un nouveau lit de clous paralyse une 2ème fois la course.
Louis Trousselier, bien que lui aussi victime de ces attentats, sort victorieux de cet enfer. René Pottier, promis à la 2ème place, chute à cause d’une automobile tout près de l’arrivée et se classe 3ème derrière Jean-Baptiste Dortignacq.
Jean-Baptiste Fisher termine 15ème, 5h20’ après le vainqueur. Les autres sont hors-délais ou arrivent par le train.

A 24 ans, "Trou-Trou" vient de s’adjuger Paris-Roubaix.

C’est l’homme à battre de ce Tour, au même titre qu’Aucouturier.

  Tous repêchés
Desgrange, abattu, songe un instant, à tout arrêter. Avant de se reprendre et d’annoncer que tous les coureurs, même ceux qui ont abandonné, sont repêchés avec 70 points de pénalité.
C’est le cas de Petit-Breton qui, n’ayant plus de pneumatiques au contrôle de Châlons, a pris le train … direction Paris. Apprenant la nouvelle, «  L’Argentin » débarquera sur le quai de la gare de Nancy, le 11 juillet au matin, une heure avant le départ de la 2ème étape.

  Classement de l’étape

 Classement général