Une course par élimination
A peine sorti de Paris, à Saint-Gratien, Hippolyte Aucouturier qui, à 32 ans, a repris du service, se fait écraser sa roue arrière par une automobile. Le conducteur le ramène à Paris. Là, «  Le Terrible » remonte une autre roue sur son moyeu poinçonné avant de repartir seul vers Roubaix où il se classe 97ème à 4h38’ du vainqueur.
Quelques kilomètres après Saint-Gratien, c’est Gustave Garrigou (16ème à 21’) qui met pied à terre pour resserrer sa pédale.
Puis, Cyrille Van Houwaert (19ème à 29’) chute et casse son guidon.
Quant à Louis Trousselier (47ème à 1h9’), en tombant après Arras, il brise le tube inférieur de son cadre et doit couvrir les 80 derniers kilomètres avec une machine en piteux état.
Notons pour conclure ce paragraphe qu’Emile Georget, malade, a fini 34ème à 51’.

 Passerieu et Petit-Breton au-dessus du lot
Il faut attendre Albert pour que, devant, la course s’anime lorsque Trousselier (qui n’est pas encore tombé) crève. Les 2 cracks de chez Peugeot, Petit-Breton et Passerieu, en profitent pour accélérer l’allure avant de lâcher leurs derniers compagnons à la sortie de Lens.
"L’Argentin" qui a signé un contrat d’exclusivité pour écrire son carnet de route dans le magazine « La Vie au Grand Air » nous raconte : « J’aurais dû arriver à l’emballage avec Passerieu, une crevaison à 8 km de l’arrivée, m’en a empêché. Il n’y a pas de quoi désespérer, cette crevaison m’a permis, même, d’avoir confirmation de ma forme superbe. Je ne me suis pas énervé une seconde. Pendant que je réparais, Ernest Faber et l’Italien Ganna m’ont dépassé, en me faisant un petit salut de la main. Ils ne se doutaient certainement pas que ce n’était qu’un au revoir. Je suis reparti et j’ai eu la satisfaction de les rejoindre, Ganna d’abord, puis Ernest Faber, en quelques centaines de mètres. Et de les battre à l’emballage. »

  Classement de l’étape

  Classement général