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251 km. 1 août 1909
Alavoine en solitaire
Le sort de l’étape se joue à Mantes lorsque Louis Trousselier préfère ne pas se ravitailler et prendre la poudre d’escampette. "Trou-trou" est rattrapé par Jean Alavoine avant la sortie de la ville. C’est parti pour les 2 baroudeurs qui affolent le compteur à 35, 36 km/h. Et ce, jusqu’à la côte à la sortie de Maule. Trousselier donne à ce moment des signes de faiblesse qui incitent Alavoine à démarrer "comme un sauvage". Il n’y a plus rien à faire face au Champion de France qui remporte sa 2ème étape sur la Grande Boucle, "superbe d’allure et qui marche merveilleusement tout seul sans l’ombre de fatigue, sans un frottement" (V. Breyer "L’Auto").
Faber en général romain
3ème de l’étape, François Faber a à peine le temps de recevoir le bouquet du vainqueur qu’il est entraîné, lui, l’enfant de Colombes, par ses supporters, dans une grande voiture tirée par 5 chevaux. Il y est bientôt rejoint par son demi-frère Ernest Paul et par Constant Ménager. Direction la banlieue parisienne où le maire a organisé un banquet qui se poursuivra très tard dans la nuit par un bal improvisé. Faber reprendra cet hiver ses activités de débardeur sur les quais de Seine avant d’enfourcher un vélo pour une nouvelle saison cycliste.
Faber Luxembourgeois ?
François Faber est né le 26 janvier 1887 à Aulnay (Eure) d’un père Luxembourgeois et d’une mère Française avant de migrer vers Colombes. Pascal Leroy, dans la biographie qu’il a consacrée au vainqueur du Tour de France 1909 ("François Faber, du Tour de France au champ d’honneur"), affirme qu’il n’a séjourné qu’une seule fois, et encore brièvement, au Grand Duché. Alors, pourquoi le "Géant de Colombes" est-il de nationalité luxembourgeoise ? Tout simplement parce qu’il en a fait la demande, comme le prouve P. Leroy en publiant sa déclaration de répudiation de nationalité française en date du 25 janvier 1909. Il semble qu’il s’agit alors pour Faber d’échapper au service militaire d’une durée de 2 ans, de manière à poursuivre dans les meilleures conditions sa carrière cycliste.
Pas question pour autant de remettre en cause son patriotisme ! Faber n’hésitera pas, en 1914, à s’engager dans les rangs de la légion étrangère, alors qu’il aurait pu, en sa qualité de Luxembourgeois, éviter le conflit ! Et le voici, pour ses derniers instants, le dimanche 9 mai 1915, se lançant à l’assaut de la crête de Vimy dans le Pas-de-Calais. Un de ses camarades pense l’avoir vu tomber en portant ses mains à l’abdomen. Personne ne retrouvera jamais le corps du "Géant de Colombes", mort pour la France à 28 ans.
- L’équipe Alcyon truste le Tour de France :
- De g à dte : Van Houwaert (5ème), Faber (1er), Alavoine (3ème), Garrigou (2ème), Trousselier (8ème) et Duboc (4ème).
Classement de l’étape
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Jean Alavoine (Fra) | en 8h53’ |
2 | Louis Trousselier (Fra) | à 6’30’’ |
3 | François Faber (Lux) | à 6’36’’ |
4 | Gustave Garrigou (Fra) | à 7’32’’ |
5 | Paul Duboc (Fra) | |
6 | Aldo Bettini (Ita) | |
7 | Julien Maitron (Fra) | |
8 | Jules Deloffre (Fra) | t.m.t. |
9 | Ernest Paul (Fra) | à 8’ |
10 | Eugène Christophe (Fra) | à 20’ |