5 hommes devancent le sprint
Le peloton fait face à l’orage dans l’Essonne mais il ne se passe rien avant que 5 coureurs se détachent du peloton dans le 2ème des 8 tours de circuit (6,5 km chacun) : Kasputis (Chazal), Andreu (Motorola), Hamburger (TVM), Müller (Mapeï) et Seigneur (Gan). 55’’ d’avance maximales au 5ème tour, ce n’est pas gagné...

 "Le jour de Seigneur" ("L’Equipe")
Le peloton ne parvient cependant pas à les rejoindre et, pour la première fois depuis Jeff Pierce en 1987, un sprint ne désignera pas le vainqueur sur les Champs-Elysées.
Laissons Seigneur raconter lui-même la fin de course : « Andreu est parti à 1 km de l’arrivée. Je ne me suis pas inquiété. Je me suis dit : celui-là, il est parti de trop loin. Je l’ai laissé mourir sciemment pour revenir dessus. J’avais plus peur de Kasputis en fait car il était meilleur sprinter que moi. Et puis, à 300 m, je me suis dit : Eddy, il faut tu y ailles, il faut que tu partes. Et là, j’ai commencé à réaliser que j’allais peut-être gagner sur les Champs ». Le dernier vainqueur français sur les Champs s’appelait Bernard Hinault. C’était en 1982. Eddy Seigneur vient de lui succéder sur les tablettes. Quelques mois plus tôt, le Beauvaisien avait remporté les 4 jours de Dunkerque mais ce sont les championnats de France qui feront sa renommée : en 1995, il s’imposera sur route puis en 2002, 2003 et 2004, dans l’épreuve chronométrée.

Boardmann lors du prologue ; Seigneur sur les Champs : la boucle est bouclée pour la formation Gan.

 Indurain puissance 4
Miguel Indurain a remporté son 4ème Tour de France successif, sans "trouver d’adversaires à sa hauteur" (J. F. Bernard, équipier du maillot jaune) : "Ceux qui n’avaient pas perdu beaucoup de temps au contre la montre, comme Rominger et De Las Cuevas, ont disparu. Puis, les grimpeurs Leblanc, Virenque sont apparus, mais eux avaient trop de retard. Et puis ces derniers se sont fait attaquer dans les Alpes par Ugrumov et Pantani et n’ont pas su résister" (M. Indurain). Difficile d’en tirer plus de ce fils d’agriculteurs de Villava, dans le pays basque, qui "dès qu’il a fini de manger, monte dans sa chambre. Il ne fait jamais la fête" (Bernard). Pas même ce soir de triomphe sur les Champs où les dirigeants de la Banesto, Eusebio Unzue et Jose-Miguel Echavarri, voisins de ferme du Navarrais, célèbrent calmement le succès de leur poulain.

Classement de l’étape