Parcours
Haute montagne avec la Croix de Fer (HC), le Télégraphe (1ère cat.), le Galibier (HC) avant la montée vers les Deux Alpes (1ère cat.).
Pluie continue. Brouillard épais dans la descente de la Croix de Fer.

 Massi conforte son maillot à pois
Suite au 1er sprint intermédiaire de Gavet (km 23), Zabel et Aldag (Telekom), Durand (Casino) et Pozzi (Asics) prennent les devants. 1’50’’ d’avance au pied de la Croix de Fer mais nous n’avons pas affaire à des grimpeurs et c’est un peloton d’une quarantaine de coureurs qui franchit le col, km 69.
Lors de la descente, dans un épais brouillard, Bourguignon (Bigmat) accompagné de Massi (Casino), Rinero (Cofidis), Serrano (Kelme), Sciandri (Française des Jeux) et Farazin (Lotto) faussent compagnie au peloton. Ces 6 hommes comptent 3’20’’ au pied du Télégraphe. Au sommet (km 123), le maillot à pois Massi devance Rinero et Serrano. Farazin pointe à 45’’, Sciandri à 50’’, Bourguignon à 2’, le peloton à 2’50’’.

 Pantani s’envole
Place désormais au Galibier dans lequel, à 5,5 km du sommet, donc à 48 km de l’arrivée, Marco Pantani (4ème du général à 3’1’’ d’Ullrich) attaque. "Le Pirate" rejoint rapidement les hommes de tête. Il passe au sommet (km 146) avec 2’40’’ d’avance sur le groupe maillot jaune. Dans la descente, il prend le temps de s’arrêter pour enfiler un imperméable, accepte le retour d’Escartin, Serrano, Rinero, Jimenez et Massi qui collabore pour distancer Ullrich (4’6’’ au pied de la montée finale des Deux-Alpes). Enfin, Pantani s’envole dans les 9 derniers kilomètres pour s’emparer du maillot jaune : "Quelqu’un a dit un jour que toutes mes victoires se ressemblaient, qu’elles étaient monotones, parce que je gagnais toujours tout seul. Alors, c’est à vous de juger... Mon caractère est imprévisible. Je rêvais d’une étape épique. Je voulais attaquer de loin, car c’était la seule manière de relancer la course. J’ai pris de gros risques, car on n’est jamais sûr de rien en partant si tôt. Je savais toute la fatigue qui m’attendait. Le froid et la pluie ne m’ont pas aidé, mais la force et le courage m’ont poussé. Je savais que les 3’ de retetard sur Jan Ullrich n’étaient pas impossibles à combler. Quand j’ai démarré, à fond, j’ai été surpris qu’Ullrich ou Riis ne réagissent pas, et cela m’a encore donné plus de détermination."
Felice Gimondi, dernier vainqueur italien dans la Grande Boucle, savourait sur la ligne la victoire de son futur successeur : plus de 33 ans que le peuple italien attendait cela.

Pantani en passe de remporter le Tour de France après s’être imposé dans le Giro.

Performance qui n’a plus été réalisée depuis Indurain en 1993.

 Le calvaire d’Ullrich
Quant au maillot jaune, laissons-le lui même s’exprimer : "ces 10 derniers kilomètres vers les Deux-Alpes ont été terribles, ce fut même certainement la pire journée de ma carrière." 25ème de l’étape à 8’57’’ de Pantani, Ullrich est repoussé à la 4ème place du général à près de 6’ du Romagnol.
Lorsque l’on interroge Walter Godefroot, le directeur sportif de la Télékom sur les raisons de ce fiasco, le Belge n’hésite pas à remettre en cause son poulain : "Aujourd’hui, ce n’est pas l’équipe qui n’était pas à la hauteur mais Jan Ullrich lui même. Il était cuit. Quand un maillot jaune est à peine capable de suivre deux de ses équipiers (Riis et Bölts) c’est qu’il n’y a plus grand chose à espérer. Il a connu une grosse défaillance, car c’est ainsi qu’il faut l’appeler. C’est une bonne leçon à retenir et on en reparlera après le Tour de France. Il n’a que 24 ans et tout son temps devant lui pour apprendre."

Classement de l’étape

Classement général