Parcours : Cols de Burdincurutcheta ; de Bagargui, d’Ichère et de Marie-Blanque

 17 éclaireurs
Alors que Pagnin possède 46’’ d’avance au catch d’Hasparren (km 21), une chute envoie Duclos-Lassalle à l’hôpital (km 29). Grewal, Ducrot, Hernandez, Poels, Chozas, Devos, Caritoux, Ruttimann, Pensec, Bauer, Gavillet, Madiot, Cornillet, Winnen, Bernard et Rooks rejoignent Pagnin au km 39. Ces 17 hommes parviennent au km 68 6’50’’ avant le peloton.

 Le col de Burdincurutcheta fait peur
Le premier col de ce Tour est inédit (c’est Jean Bobet qui en révèle l’existence aux organisateurs). Les 9 derniers kilomètres irréguliers à 8,4 % de moyenne inquiètent les coureurs. Son nom, le Burdincurutcheta, pratiquement imprononçable, est escamoté par Guimard qui préfère l’appeler le « Burruchaga ». Il est vrai que l’Argentine vient d’être sacrée championne du monde ... de football. Sur ses pentes, le peloton explose. Hinault conduit un premier groupe qui passe au sommet 2’10’’ après les échappés. Roche et Mottet suivent à 2’35’’. Fignon est au plus mal, à 4’39’’. Quant au maillot jaune Pedersen, il a depuis longtemps explosé. Le Danois terminera l’étape à 33’57’’ du vainqueur.

 Hinault frappe fort
Les positions restent inchangées dans le col de Bagargui (km 90) mais, dans la descente, Chozas (Téka) s’échappe du groupe de tête tandis que ses compagnons sont repris par le groupe Hinault. Fignon est alors pointé à 1’40’’. La logique voudrait que tout rentre dans l’ordre, que l’on conserve quelques forces avant la grande journée de montagne du lendemain. Eh bien, Hinault ne l’entend pas de cette oreille ! A 90 km de Pau, à l’occasion du catch de Lanne, « le Blaireau » attaque. Seuls son équipier Bernard et l’Espagnol de l’équipe PDM Delgado le suivent. Lemond est piégé ! L’Américain ne peut pas rouler derrière son leader !
Chozas est rapidement rejoint puis lâché dans le col d’Ichère. Au sommet (km 149), le trio de tête compte 1’24’’ d’avance sur Herrera et Lemond, 5’31’’ sur Fignon.
Bernard cède dans le col de Marie-Blanque où il bascule (km 170) 1’3’’ après le duo de tête. Millar, Hampsten, Lemond, Herrera et Y. Madiot passent à 2’45’’, Fignon et Mottet à 9’49’’.
A 20 km de Pau, 5 autres coureurs (Zimmermann, Criquielion, Bauer, Rooks et Winnen) reviennent sur le groupe Lemond et sur Bernard. Voici donc 11 hommes ensemble mais Delgado et Hinault sont loin devant !

  Lemond se révolte
Dans la côte Larroude, à 19 km de l’arrivée, Lemond démarre, flanqué de Herrera. Ils passent au sommet avec 4’30’’ de retard. Sur la ligne, les écarts restent sensiblement identiques.
Lemond s’exprime ensuite clairement devant les journalistes : « J’ai attaqué parce que cela ne servait à rien que je perde 10’. Personne ne roulait. » Il continue : «  Si Hinault a un mauvais jour, je serai là. Mais il faut que j’attende le moment où il craque. » Puis : « Ma vie, ce n’est pas « La Vie Claire ». C’est dur pour moi d’être encore derrière Hinault. Physiquement, on est pourtant très proche l’un de l’autre. »

  Delgado l’emporte
Les Pyrénées inspirent l’Espagnol qui avait remporté sa 1ère victoire dans le Tour l’année dernière à Luz-Ardiden. Il gagne aujourd’hui à Pau. Dommage qu’il ait concédé 5’ sur Hinault lors du chrono de Nantes. Le voici 4ème du général à près de 7’ du nouveau leader.

 Hinault maillot jaune
Le Tour vient de retrouver le Hinault de la fin des années 70. Le quintuple vainqueur de la Grande Boucle a frappé un grand coup, rejetant le 2ème au classement général, son équipier Lemond, à 5’25’’ !
Fignon a terminé 20ème à 11’2’’ ; Roche à 21’. Ces deux-là ne sont plus dans le coup.

Hinault bien parti pour remporter un 6ème Tour.

Delgado remporte sa 2ème étape sur le Tour.

Classement de l’étape

Classement général