Parcours : Cols de Romeyère, de l’Oeillon et de la Croix-de-Chaubouret

  Le col de l’Oeillon décisif
L’étape ne se décante qu’à partir du 124ème km lorsque 13 coureurs (Garde, Andersen, Vallet, Hernandez, Peeters, Winnen, Rüttiman, Arnaud, Rooks, Mas, Forest, J. Wijnants et De Rooy) s’enfuient par petits groupes. Les voilà avec 1’35’’ d’avance sur le peloton au catch de Pélissin (km 137).
Au 142ème km, Luis Herrera part en contre. Dans le col de l’Oeillon, le chef de file de la formation Café de Colombie dépasse un à un les échappés, Robert Forest en dernier.
Derrière, à 3 km du sommet, Greg Lemond (2ème du général à 5’23’’ de Hinault) prend les devants, très certainement dans le but de faire travailler Stephen Roche (3ème). Dans le même temps, Sean Kelly (4ème) est en difficulté.
A 20 km de l’arrivée, Herrera est seul en tête avec 1’50’’ d’avance sur 8 hommes (Lemond, Peeters, Schepers, Delgado, Forest, Parra, Millar et Wellens). Le groupe Hinault suit à 3’8’’ et le groupe Kelly à 4’5’’.

  2ème victoire de Herrera
Fatigué d’entendre dire que les Colombiens ne savent pas descendre, Herrera prend tous les risques pour plonger jusque Saint-Etienne. Trop car, dans la bourgade de Rochetaillée, il rate un virage et chute. Rapidement, il reprend son vélo, faisant fi des fortes plaies que l’on aperçoit au niveau de l’arcade sourcilière, de la pommette et du coude gauches et l’emporte avec 47’’ d’avance sur le groupe Lemond.

 Hinault chute, le Tour est relancé
Sur le Cours Fauriel, à 300 m de la ligne, le sprint pour la 10ème place s’emballe. C’est alors que le maillot jaune tombe en compagnie d’Anderson et de Haghedooren. Sa chute a eu lieu dans le dernier kilomètre. Il est donc classé dans le même temps que Bauer à 2’32’’ de Herrera.
Mais il a le visage en sang ! Conduit à l’hôpital, les radios révèlent une fracture du nez sans déplacement. Les prochains jours risquent d’être pénibles...

Hinault ensanglanté

 30 ans après...
En 2015, dans "le Parisien", Bernard Hinault revient sur cet incident : "Aujourd’hui encore, je suis persuadé que c’est un règlement de comptes de l’Australien Phil Anderson. Pendant la course, j’avais fait en sorte que Greg LeMond assure sa deuxième place en empêchant Anderson de le rejoindre. Et donc, sur le cours Fauriel, bim ! le petit coup de coude d’Anderson. Je ne me méfiais pas et je tombe." (...) "Je file à l’hôpital Bellevue de Saint-Etienne, où on me recoud et où on me dit que j’ai une fracture du nez sans déplacement. Donc ça va. C’est tout en haut du nez. Cette fracture, c’est à cause de ma belle paire de lunettes. J’avais une super marque très solide à 1 200 francs de l’époque. A ce moment, c’est ce qui me gêne le plus (sourire). Si j’avais eu une paire en plastique comme les autres, il n’y aurait eu aucun problème... En retournant à l’hôtel, je retrouve mes équipiers, ma femme et mon fils. Je reste serein pour la suite du Tour. Je sais que je suis capable de gérer la douleur. Lors du Tour d’Espagne 1983, j’avais terminé avec une tendinite au genou. C’était très douloureux, mais le maillot de leadeur m’avait donné des forces pour tenir. Et j’avais plus souffert qu’avec cette fracture du nez. Pas une seconde je n’ai pensé à abandonner ou que le Tour allait devenir plus compliqué pour moi. Le soir, j’avais surtout envie de me venger. Et j’ai ruminé ça toute la nuit."

 Kelly n’est pas au mieux
Kelly termine difficilement l’étape 22ème à 3’33’’ en compagnie de Bazzo et de P. Simon qui quittent les 10 premières places du général.

Classement de l’étape

Classement général