La Grande Boucle

Etape 15 : Dunkerque - Paris

Jean-Philippe — 2020-04-27T11:43:06Z

Triplé de Goethals
La dernière étape est marquée par "un vent violent" qui "secoue terriblement les arbres du canal que nous longeons, fait vaciller les lanternes des factionnaires nous indiquant la route, arrête net les coureurs qui, courbés sur leur guidon, arrivent péniblement à l'allure de 15 à l'heure. La pluie s'ajoute bientôt à la tempête, elle est glaciale" ("L'Auto").
Au petit jour, alors qu'une accalmie prend forme, Lenaers (1er des "2ème classe") crève. Aussitôt, Despontin (2ème) accélère fortement l'allure, emmenant avec lui l'ensemble du peloton. Mais Lenaers, au prix d'un bel effort, recolle peu après Boulogne. Il ne se passe ensuite plus rien de notable jusqu'aux abords de Paris où les coureurs doivent péniblement se faufiler à travers une foule énorme. "Il devient impossible aux "tours de France" de faire autre chose que de suivre en file indienne dans l'étroit couloir qui leur est ménagé". Des cassures se font jour, si bien que Goethals, Lucotti, Heusghem et Tiberghien font, détachés, leur apparition au Parc des Princes. C'est entre eux que la victoire se joue. A 10 mètres du poteau, Lucotti semble l'emporter mais Goethals lance son vélo et gagne sa 3ème étape sur le Tour cette année.
Arrivés en petits groupes, 17 coureurs sont classés dans le même temps. Et le maillot jaune ?

Triomphe de Scieur
Léon Scieur a crevé à Saint-Cloud et s'est classé 18ème de l'étape à 3'11''. Une petite frayeur pour "la Locomotive" qui, à 33 ans, rejoint son ami Firmin Lambot (vainqueur de l'épreuve en 1919 et ... 1922), natif, tout comme lui, de Florennes. L'histoire raconte que Scieur n'a appris à monter à vélo qu'à l'âge de 22 ans et que, dès ses premières courses, il était si fort que les organisateurs l'obligeaient à partir après le peloton. "Grand et solide comme un chêne, sec comme un coup de trique, il est un prodigieux coureur, alliant une certaine souplesse à une puissance phénoménale" (propos de Théo Mathy repris sur Internet par Rodrigo Beenkens).

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Félix Goethals (Fra)	en 15h25'09''
2	Luigi Lucotti (Ita)
3	Hector Tiberghien (Bel)
4	Hector Heusghem (Bel)
5	Louis Mottiat (Bel)
6	Victor Lenaers (Bel)
7	Léon Despontin (Bel)
8	Joseph Muller (Fra)
9	Henri Ferrara (Fra)
10	Camille Leroy (Bel)	t.m.t.

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Etape 14 : Metz - Dunkerque

Jean-Philippe — 2020-04-25T12:25:46Z

Une étape qui marquera Scieur dans sa chair
Après 222 km de course, Léon Scieur "brise sa jante" (H. Desgrange "L'Auto") au passage à niveau de la gare d'Hirson. Un éliminé du Tour de France, Emile Lejeune, lui prête sa roue. Mais le règlement stipule que le coureur doit présenter son matériel d'origine au contrôle d'arrivée. Ce qui oblige le maillot jaune à porter la roue brisée sur son dos, et ce pendant plus de 200 km ! Un souvenir atroce pour "la Locomotive" qui portera durant toute sa vie les stigmates des dents du pignon qui lui pénétraient la chair.


Léon Scieur affublé de sa roue endommagée

Goethals de Calais
En dehors de cet incident, l'étape se révèle bien terne. Desgrange note juste que "partis à minuit, les coureurs ont eu à souffrir du froid, au point qu'à plusieurs reprises, ils ont dû courir à côté de leur machine". (...) "A Valenciennes, ils sont presque tous ensemble ; à Lille, ils sont 12 ; avant Bergues, c'est à dire à 20 km de l'arrivée, ils sont 11". Léon Despontin (2ème des "2ème classe") profite alors d'une crevaison de Lenaers (5ème du général ; 1er de sa catégorie) pour accélérer considérablement l'allure. Les voici à 8 à Dunkerque pour se disputer le sprint. Lucotti et Sellier y croient mais ils s'avouent vaincu devant le régional de l'étape, Félix Goethals, qui s'impose, tout comme l'année précédente.
11ème de l'étape à 6', Lenaers conserve la première place des "2ème classe" tandis que Tiberghien s'empare de la 5ème place du classement général à son détriment.

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Félix Goethals (Fra)	en 17h40'40''
2	Luigi Lucotti (Ita)
3	Félix Sellier (Bel)
4	Hector Tiberghien (Bel)
5	Léon Despontin (Bel)
6	Louis Mottiat (Bel)
7	Hector Heusghem (Bel)
8	Léon Scieur (Bel)	t.m.t.
9	Eugène Dhers (Fra)	à 3'13''
10	Honoré Barthélémy (Fra)	à 5'36''

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Léon Scieur (Bel)	en 206h22'06''
2	Hector Heusghem (Bel)	à 21'47''
3	Honoré Barthélémy (Fra)	à 2h04'11''
4	Luigi Lucotti (Ita)	à 2h42'29''
5	Hector Tiberghien (Bel)	à 4h36'30''
6	Victor Lenaers (Bel)	à 4h41'34''
7	Léon Despontin (Bel)	à 5h5'5''
8	Camille Leroy (Bel)	à 7h39'38''
9	Firmin Lambot (Bel)	à 8h42'26''
10	Félix Goethals (Fra)	à 8h45'37''

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Etape 13 : Strasbourg - Metz

Jean-Philippe — 2020-04-23T08:49:45Z

Premier départ séparé
Henri Desgrange est en colère. Le patron du Tour n'a pas du tout apprécié l'attitude désinvolte de Louis Mottiat et de Firmin Lambot lors de l'étape précédente. Ces 2 coureurs ont été lourdement sanctionnés mais Desgrange ne s'arrête pas là. Il pense avoir trouvé une nouvelle formule qui redonnerait de l'intérêt à la dernière semaine, bien terne, de son épreuve. Il s'agit de faire partir les coureurs en 2 temps : d'abord les 31 "2ème classe" à 2 heures du matin puis, 2 heures plus tard, les 8 "1ère classe". Le vainqueur d'étape est celui qui réalise le meilleur temps.

Une erreur de parcours profite à Sellier
Les "2ème classe" partent d'un train d'enfer. 3 d'entre eux notamment qui parviennent à Wissembourg, après 62 km de course, à 3 heures 50. Les 3 téméraires : Victor Lenaers (7ème du général), le régional de l'étape Joseph Muller (16ème) et Félix Sellier (17ème) prennent à peine le temps de se restaurer puis filent à toute vitesse, direction Sarreguemines (km 143). Mais que fait le gros du peloton ? Les minutes s'écoulent et personne ne pointe à l'horizon ! Les autres se sont en effet trompés à un carrefour où la direction n'était écrite qu'en Allemand. Ce qui leur coûte plus d'une heure de retard. Et le gain de l'étape car nos 3 vaillants éclaireurs ont poursuivi leur chemin à la même allure rapide (29,580 km/h de moyenne) avant de se disputer le gain de l'étape au sprint. Un sprint remporté par Félix Sellier qui, à 28 ans, fait son apparition, de manière certes originale, au palmarès de la Grande Boucle mais, ne vous y trompez pas, ce "2ème classe" est un excellent routier qui s'illustrera bientôt sur le Tour et qui s'adjugera Paris-Roubaix en 1925 !


1ère grande victoire pour Félix Sellier qui terminera 3ème du Tour l'année prochaine.

Et les As ?
Partis à 4 heures du matin, Scieur, Heusghem, Barthélémy, Lucotti, Tiberghien, Lambot, Mottiat et Goethals ont roulé groupés, sans jamais forcer le talent. Ils ont finalement effectué les 300 km de course en mettant 46'18'' de plus que Sellier et ses 2 compagnons. Une mauvaise opération pour Tiberghien qui se fait dépasser par Lenaers, désormais 5ème du général.

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Félix Sellier (Bel)	en 10h8'30''
2	Victor Lenaers (Bel)
3	Joseph Muller (Fra)	t.m.t.
4	Paul Coppens (Fra)	à 33'22''
5	Félix Goethals (Fra)	à 46'18''
6	Luigi Lucotti (Ita)
7	Honoré Barthélémy (Fra)
8	Louis Mottiat (Bel)
9	Hector Tiberghien (Bel)
10	Hector Heusghem (Bel)	t.m.t.

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Léon Scieur (Bel)	en 188h41'26''
2	Hector Heusghem (Bel)	à 21'47''
3	Honoré Barthélémy (Fra)	à 1h58'35''
4	Luigi Lucotti (Ita)	à 2h42'29''
5	Victor Lenaers (Bel)	à 4h35'34''
6	Hector Tiberghien (Bel)	à 4h36'30''
7	Léon Despontin (Bel)	à 5h5'5''
8	Camille Leroy (Bel)	à 7h35'23''
9	Firmin Lambot (Bel)	à 8h25'53''
10	Félix Goethals (Fra)	à 8h45'37''

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Etape 12 : Genève - Strasbourg

Jean-Philippe — 2020-04-21T11:27:50Z

Barthélémy récompensé
Partis de Genéve à 39, ils sont encore 30 à Mulhouse, 258 km plus loin avec 1h30 de retard sur l'horaire prévu. 3 ou 4 km plus loin, Barthélémy (3ème du général) accélère brutalement, immédiatement suivi par le maillot jaune Scieur. Heusghem (2ème) leur emboîte le pas. Les 3 leaders de l'épreuve filent bon train jusque Strasbourg où l'enthousiasme du public se révèle "un peu trop débordant. Le drapeau rouge marquant le dernier kilomètre avant l'arrivée demeura invisible, le vent avait arraché la banderole, nos trois coureurs ne commencèrent guère leur action que 100 mètres avant la tribune. Mais le plus ennuyeux fut la complète indiscipline des automobilistes. Dix kilomètres avant l'arrivée, une bonne cinquantaine de voitures serraient nos hommes par derrière, une demi-douzaine les précédaient de 30 mètres à peine ; l'une d'elles se rabattit si brusquement que ce fut un miracle qu'Heusghem ne fut pas écrasé lui et sa machine à l'arrivée ; la foule avait rompu les fils de fer et le service d'ordre militaire apparut vraiment familial" ("L'Auto").
Honoré Barthélémy bat au sprint les 2 Belges et remporte sa 5ème et dernière étape sur le Tour (4 en 1919). Une juste récompense pour "le Hargneux" si souvent victime de crevaisons, d'ennuis mécaniques et de chutes.


Honoré Barthélémy (1891-1964) à son arrivée à Strasbourg.

Desgrange furieux
Mais que s'est-il donc passé derrière pour que les 3 échappés s'offrent à Strasbourg plus de 27' d'avance sur un peloton composé d'une quinzaine d'unités ? Rien, tout simplement. Le régional Muller, Ferrara et Tiberghien ont bien tenté de réagir mais ils ont vite compris qu'ils ne recevraient aucun soutien. Desgrange ne décolère pas. Un homme est particulièrement dans le collimateur de l'organisateur de l'épreuve : Louis Mottiat : "Il a un large sourire ; il s'appuie négligemment sur l'épaule de Lambot, qui sourit aussi. Mieux encore, Mottiat promène sur ses camarades atterrés de la fuite de Barthélémy, un nouveau sourire qui ressemble à de la moquerie !" (...) "Les commissaires nous diront demain s'ils estiment que Lambot et Mottiat ont disputé leurs chances sérieusement. Si oui, je leur ferai de plates excuses. Si non, il y a, à un certain paragraphe 3 des pénalités qui parlent d'exclusion de la course, ou tout au moins, de la mise au dernier rang de l'étape".
Autant vous dire tout de suite que les commissaires ont tenu à calmer l'ire du tout puissant Desgrange. Mottiat et Lambot ont été reclassés à la dernière place de l'étape "pour ne pas avoir défendu leur chance" et pénalisés de 3h15' au classement général ! Lambot glisse donc de la 8ème à la 9ème place ; Mottiat de la 9ème à la 11ème.
Insuffisant pour Desgrange qui réserve à tous une belle surprise au départ de Strasbourg...

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Honoré Barthélémy (Fra)	en 15h7'53''
2	Hector Heusghem (Bel)
3	Léon Scieur (Bel)	t.m.t.
4	Jean Belvaux (Bel)	à 27'23''
5	Luigi Lucotti (Ita)
6	Louis Mottiat (Bel)*
7	Félix Sellier (Bel)
8	Eugène Dhers (Fra)
9	Hector Tiberghien (Bel)
10	Léon Despontin (Bel)	t.m.t.

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Léon Scieur (Bel)	en 177h46'38''
2	Hector Heusghem (Bel)	à 21'47''
3	Honoré Barthélémy (Fra)	à 1h58'35''
4	Luigi Lucotti (Ita)	à 2h42'39''
5	Hector Tiberghien (Bel)	à 4h36'30''
6	Léon Despontin (Bel)	à 4h51'03''
7	Victor Lenaers (Bel)	à 5h21'52''
8	Camille Leroy (Bel)	à 7h14'18''
9	Firmin Lambot (Bel)*	à 8h25'53''
10	Félix Goethals (Fra)	à 8h45'37''

Reclassés à la dernière place de l'étape avec 3h15' de pénalités

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Etape 11 : Grenoble - Genève

Jean-Philippe — 2020-04-18T15:59:22Z

Pauvre Barthélémy
3ème du général à près de 2 heures de Scieur, Honoré Barthélémy accélère 2 kilomètres avant le sommet du col du Lautaret et bascule au sommet avec une cinquantaine de mètres d'avance sur ses poursuivants. La descente effectuée, "le Hargneux" s'attaque au Galibier qu'il gravit en 34'40'' (mieux que Lambot qui avait fait la même ascension l'année précédente en 35'30'') "presque avec le sourire" (H. Desgrange "L'Auto"), sans mettre pied à terre, contrairement à tous ses adversaires. Heusghem est à 55'' ; Scieur à 5'35''. Tout va bien pour Barthélémy mais c'est compter sans la poisse qui accable jour après jour le Parisien. Dans la descente vers Saint-Michel-de-Maurienne, Barthélémy crève à 2 reprises et casse plusieurs rayons, tant et si bien qu'il se retrouve en bas du Galibier avec un retard de 17' sur Lucotti et Heusghem !

200 km de chasse pour finir ... 2ème
Qu'à cela ne tienne, Barthélémy se lance dans une course-poursuite de 200 km tandis que, devant, on se regroupe avant d'aborder la 2ème difficulté du jour, le col des Aravis. Scieur, Heusghem et Lenaers rythment le tempo. Barthélémy est encore pointé à 6'30'' au sommet mais, au pont de la Caille, à 25 km de Grenoble, il a repris place au sein du groupe de tête en compagnie de Scieur, Heusghem, Lucotti, Lenaers et du surprenant régional genevois Henri Collé. Peut-être peut-il finalement empocher l'étape au sprint ? Mais, non, le rapide calaisien Félix Goethals est revenu du diable vauvert à 5 km du but pour le coiffer sur le poteau et rafler la mise ! Encore raté pour l'un des plus grands malchanceux du Tour !

Pas de changement chez les leaders
Vous l'aurez compris : Scieur et Heusghem ne se sont guère tirés la bourre aujourd'hui. Le maillot jaune a eu beau concéder 4'40'' de retard sur son seul concurrent en haut du Galibier, ce dernier n'a rien fait pour tirer partie de la situation et les 2 Wallons ont terminé ensemble à Grenoble. A moins d'un ennui mécanique, Léon Scieur semble avoir gagné le Tour de France.

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Félix Goethals (Fra)	en 14h4'13''
2	Honoré Barthélémy (Fra)
3	Luigi Lucotti (Ita)
4	Hector Heusghem (Bel)
5	Victor Lenaers (Bel)
6	Léon Scieur (Bel)
7	Henri Collé (Sui)	t.m.t.
8	Camille Leroy (Bel)	à 7'42''
9	Félix Sellier (Bel)	à 16'44''
10	Léon Despontin (Bel)	m.t.

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Léon Scieur (Bel)	en 162h38'42''
2	Hector Heusghem (Bel)	à 21'47''
3	Honoré Barthélémy (Fra)	à 1h58'35''
4	Luigi Lucotti (Ita)	à 2h14'46''
5	Hector Tiberghien (Bel)	à 3h53'47''
6	Léon Despontin (Bel)	à 4h8'30''
7	Victor Lenaers (Bel)	à 4h46'19''
8	Firmin Lambot (Bel)	à 5h24'06''
9	Louis Mottiat (Bel)	à 5h52'48''
10	Camille Leroy (Bel)	à 6h38'35''

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Etape 10 : Nice - Grenoble

Jean-Philippe — 2020-04-17T17:45:23Z

Heusghem et Barthélémy devant
Le combat prend tournure après une centaine de kilomètres de course, au pied de la première difficulté du jour, le col de la Colle Saint Michel. Bathélémy y mène un train si vif que le maillot jaune Scieur perd contact et bascule au sommet 45'' après le Français, accompagné de Heusghem (2ème du général à 15'43''), Mottiat et du "2ème classe" Lenaers (qui crève dans la descente avant de péniblement finir 12ème de l'étape à 52'20''). A Colmars (km 127), Scieur a rejoint le trio de tête.
Place désormais au "col d'Allos ou de Valjelaye qui monte de Colmars, d'abord d'un pourcentage sérieux, sur une dizaine de kilomètres, puis d'un pourcentage féroce, et qui rappelle celui d'Aubisque, sur un peu plus de 8 kilomètres" (H. Desgrange "L'Auto"). Mottiat disparaît très vite de la lutte, tout comme Scieur qui crève. Le leader de l'épreuve accuse 5'40'' de retard au sommet sur Barthélémy et Heusghem. Une grande partie du Tour de France 1921 se joue là : Heusghem profitera-t-il de l'aubaine pour sonner l'hallali ? La physionomie du début d'étape ne plaide pas en ce sens, le Carolorégien ayant laissé Barthélémy effectuer la majeure partie du travail. Et voici le pauvre Parisien retardé, comme à son habitude, par plusieurs crevaisons ! Heusghem se retrouve seul à l'avant avec le col Bayard qui pointe à l'horizon, "supplice nouveau, car, outre qu'il est d'un pourcentage très élevé, l'ascension doit s'en faire aux heures les plus chaudes de la journée. Et je vous prie de croire qu'en juillet, le soleil tombe dur dans la cuvette de Gap" (H. Desgrange).

Scieur grand bénéficiaire de la journée
Effectivement, les observateurs considèrent que Heusghem défend ses chances "très mollement" ("Sporting") et Scieur a tôt fait de le récupérer à la sortie de Barcelonnette (km 170). Dès lors, dans le col Bayard, les 2 premiers du général font cause commune : ils "commencent par descendre pour remplir leur bidon ; un peu plus haut, ils descendent encore pour changer leur braquet ; enfin, troisième station de ce Golgotha, ils feront à pied plus de 600 ou 700 mètres" (H. Desgrange).
Nos 2 compères auraient probablement fini l'étape de concert si Heusghem n'avait pas crevé une première fois dans la descente de Laffrey puis une seconde fois avant Grenoble, laissant Léon Scieur remporter sa 3ème et dernière étape sur le Tour (1 en 1920, 2 cette année) et augmenter son pécule au général de 6' supplémentaires.

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Léon Scieur (Bel)	en 14h2'30''
2	Luigi Lucotti (Ita)	à 6'8''
3	Hector Heusghem (Bel)	à 6'9''
4	Honoré Barthélémy (Fra)	à 18'42''
5	Eugène Dhers (Fra)	m.t.
6	Hector Tiberghien (Bel)	à 21'1''
7	Léon Despontin (Bel)	à 27'28''
8	Louis Mottiat (Bel)	à 35'8''
9	Camille Leroy (Bel)	à 39'34''
10	Joseph Muller (Fra)	à 45'22''

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Léon Scieur (Bel)	en 148h34'29''
2	Hector Heusghem (Bel)	à 21'47''
3	Honoré Barthélémy (Fra)	à 1h58'35''
4	Luigi Lucotti (Ita)	à 2h14'46''*
5	Hector Tiberghien (Bel)	à 3h3'49''
6	Firmin Lambot (Bel)	à 3h47'48''
7	Léon Despontin (Bel)	à 3h51'39''
8	Louis Mottiat (Bel)	à 4h16'40''
9	Victor Lenaers (Bel)	à 4h46'12''
10	Camille Leroy (Bel)	à 6h30'46''

* Lucotti a reçu à Nice une pénalité de 30' pour ne pas avoir respecté l'article 4 qui stipule : "Le coureur, à l'étape, peut faire tout ce qu'il veut, à condition d'avoir fait, avant le départ, agréer ses soigneurs par L'Auto".

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Etape 9 : Toulon - Nice

Jean-Philippe — 2020-04-16T15:42:29Z

Lenaers impressionne dans le col de Braus
25 coureurs passent ensemble à Nice (km 173). La course s'anime ensuite dans le col de Braus où, dès les premiers hectomètres, le maillot jaune Scieur, Heusghem, Lambot, Lucotti et le "2ème classe" Lenaers s'isolent en tête. Rapidement, l'Italien baisse pavillon, peut-être une conséquence du fait qu' "un peu avant Nice, et mourant de soif, il a absorbé près d'un demi-litre de vin rouge" (H. Desgrange "L'Auto"). Dans ce col, celui qui produit la plus belle impression, à la surprise générale, c'est Victor Lenaers : "Dans cette rampe féroce, il est très supérieur aux autres. Chez lui, nul déhanchement ; les jambes tombent bien droit, presque en souplesse ; les mains sont à mi-guidon ; pas de cadence en danseuse ; l'homme regarde paisiblement, en dessous de lui, où en sont ceux qu'il a quittés. Sur un démarrage fou de Lambot, c'est lui qui reprend contact, ramenant Scieur et Heusghem sans rien perdre de son classicisme" (H. Desgrange). Nos 4 Belges basculent finalement groupés au sommet du col de Braus, avalent le col de Castillon avant que les événements se compliquent aux approches de La Turbie.


Lenaers (1893-1968) mène devant Heusghem, Scieur et Lambot près du village de Castillon.

Heusghem perd 10' ; Lambot sauve son Tour
2ème du général à 5'11'' de Scieur, Hector Heusghem est victime de coliques. Le Carolorégien doit laisser partir ses compatriotes. 6ème de l'étape à 13'47'' du vainqueur, pas sûr qu'il se console en apprenant que son rival a crevé et qu'il s'est classé 3ème à 3'15'' de Firmin Lambot. Le Florennois, vainqueur du Tour 1919, se montre enfin à son avantage en remportant ici sa 6ème et dernière victoire d'étape sur le Tour (1 en 1913, 1 en 1914, 1 en 1919, 2 en 1920). Mais, à 35 ans, la carrière de Lambot n'est pas encore terminée. Loin de là...

Abandon de Dejongue
3ème du classement général ce matin, Albert Dejongue a abandonné, malade, peu après le premier passage à Nice. Nous retrouverons le résident de Middelkerke plus en forme l'année prochaine sur les routes du Nord puisqu'il s'adjugera Paris-Roubaix en solitaire.

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Firmin Lambot (Bel)	en 11h26'9''
2	Victor Lenaers (Bel)	à 31''
3	Léon Scieur (Bel)	à 3'15''
4	Luigi Lucotti (Ita)	à 4'22''
5	Honoré Barthélémy (Fra)	à 13'13''
6	Hector Heusghem (Bel)	à 13'47''
7	Jean Belvaux (Bel)	à 16'16''
8	Noël Amenc (Fra)	à 19'15''
9	Hector Tiberghien (Bel)
10	Henri Ferrara (Fra)	t.m.t.

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Léon Scieur (Bel)	en 134h31'59''
2	Hector Heusghem (Bel)	à 15'43''
3	Luigi Lucotti (Ita)	à 1h38'49''
4	Honoré Barthélémy (Fra)	à 1h39'58''
5	Firmin Lambot (Bel)	à 1h57'26''
6	Hector Tiberghien (Bel)	à 2h42'58''
7	Léon Despontin (Bel)	à 3h24'21''
8	Louis Mottiat (Bel)	à 3h41'42''
9	Victor Lenaers (Bel)	à 3h54'2''
10	Félix Goethals (Fra)	à 5h14'5''

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Etape 8 : Perpignan- Toulon

Jean-Philippe — 2020-04-14T10:44:26Z

Heusghem maillot jaune virtuel
L'étape va-t-elle aujourd'hui prendre des allures de folie ? C'est ce que chacun peut se demander lorsque, au sortir de Narbonne (km 63), le leader de l'épreuve, Léon Scieur, "s'arrête un instant, pose sa machine à terre et une auto lui détend 6 rayons" (H. Desgrange "L'Auto"). Le peloton arrive à Béziers avec plus de 5 minutes d'avance sur lui. Hector Heusghem, 2ème du général à plus de 4', va-t-il lancer la grande offensive, si loin de l'arrivée ? Non, rassurez-vous, l'incident est clos 10 km après Béziers.


Le Tour de France aimait déjà faire passer les coureurs à proximité des lieux chargés d'histoire, ici les arènes de Nîmes (km 215).

Mauvaise opération pour Heusghem
Plus rien à signaler avant La Ciotat (km 379) où nous retrouvons 10 hommes ensemble : Scieur, Heusghem, Lambot, Mottiat, Tiberghien, Sellier, Despontin, Goethals, Amenc et Lucotti. Il reste une trentaine de kilomètres à parcourir, une trentaine de kilomètres ponctuée de fortes rampes. Scieur en profite pour tester ses adversaires. Lambot et Lucotti lui emboîtent le pas, pas Heusghem (6ème de l'étape) qui perd 1'6'' dans l'affaire.

Lucotti adoubé
A l'avant, Scieur (4ème de l'étape à 1'17'') est le premier à céder devant les coups de boutoir de Lucotti. Le Lombard (5ème du classement général) est impressionnant : "Quand Lambot mène, l'aiguille de notre compteur de vitesse marque toujours 2 kilomètres de moins à l'heure que pour Lucotti. J'ai vu, quand Lucotti menait, l'aiguille marquer du 38, du 40, du 42 à l'heure ; je l'ai vue une fois accuser du 45 ! Qu'en dites-vous ? Dans notre Diétrich, nous étions sidérés" (H. Desgrange "L'Auto"). Une chute à 5 km de l'arrivée semble un temps perturber le destin de l'Italien mais, qu'à cela ne tienne, l'enfant de Voghera revient sur Lambot et le bat si facilement "qu'il se relève 50 mètres avant le poteau, et de ses deux bras de gamin, son guidon lâché, il envoie des baisers au public qui l'ovationne follement".
Luigi Lucotti, 3ème du Tour d'Italie 1914, est, à l'heure actuelle, le seul coureur ni-Français, ni-Belge à avoir remporté au moins une étape du Tour depuis la fin de la 1ère guerre mondiale (3 en l'occurrence puisque Lucotti s'était déjà imposé lors des 12 et 13èmes étapes du Tour 1919, année où il a fini 7ème de la Grande Boucle). Desgrange n'est pas un ingrat : il parvient à faire en sorte qu'à partir de Perpignan, Lucotti qui roule sur une machine de marque italienne, ait droit aux mêmes égards que les As belges ou français. Ceux-ci sont "soignés, dorlotés" ("Miroir des Sports") par le consortium "La Sportive" dirigé par Alphonse Baugé. Il en sera désormais de même pour l'Italien qui aura à ses services un mécanicien, un masseur et un préposé au ravitaillement. Des privilèges, oh combien, précieux !


Lucotti (1893-1980) rayonnant à son arrivée à Toulon.

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Luigi Lucotti (Ita)	en 16h6'51''
2	Firmin Lambot (Bel)	à 1''
3	Louis Mottiat (Bel)	à 1'11''
4	Léon Scieur (Bel)	à 1'17''
5	Félix Goethals (Fra)	à 2'2''
6	Hector Heusghem (Bel)	à 2'17''
7	Félix Sellier (Bel)	m.t.
8	Hector Tiberghien (Bel)	à 5'16''
9	Léon Despontin (Bel)	m.t.
10	Noël Amenc (Fra)	à 10'6''

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Léon Scieur (Bel)	en 123h03'35''
2	Hector Heusghem (Bel)	à 5'11''
3	Albert Dejonghe (Bel)	à 1h18'20''
4	Honoré Barthélémy (Fra)	à 1h30'
5	Luigi Lucotti (Ita)	à 1h37'42''
6	Firmin Lambot (Bel)	à 2h1'45''
7	Hector Tiberghien (Bel)	à 2h26'58''
8	Léon Despontin (Bel)	à 3h8'21''
9	Louis Mottiat (Bel)	à 3h18'55''
10	Victor Lenaers (Bel)	à 3h56'44''

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Etape 7 : Luchon - Perpignan

Jean-Philippe — 2020-04-11T19:20:02Z

Une étape mal ficelée
Les coureurs quittent Luchon à 3 heures du matin pour aborder le col du Portet d'Aspet que Goethals franchit seul en tête. Saint-Girons (km 85) et Ax-les-Thermes (km 168) sont traversées en peloton tandis que le col de Port est franchi en "père de famille" (H. Desgrange). 2ème du général à 4'5'' de Scieur, Heusghem a beau crever 2 fois dans le col de Puymaurens et passer le sommet avec 6'55'' de retard, il rejoint le groupe de tête avant Bourg Madame .
En réalité, les coureurs ne semblent guère motivés aujourd'hui. La faute essentiellement au profil de l'étape qui voit les difficultés se succéder lors des 200 premiers kilomètres avant que le relief s'aplanisse durant les 100 derniers, n'incitant personne à l'aventure.

4ème succès pour Mottat
La fin de course s'anime quelque peu grâce à Honoré Barthélémy. Le Français, 4ème du général, a crevé avant Bourg Madame puis a cassé sa roue libre. Le voilà avec 5' de retard à 44 km de l'arrivée mais "le Hargneux" ne désespère pas. Au prix d'un bel effort, il rejoint, avec Dejonghe qui est tombé, les 5 hommes de tête (Scieur, Heusghem, Mottiat, Lambot, Tiberghien) dans le dernier kilomètre et se classe 2ème à Perpignan, uniquement vaincu par Louis Mottiat, vainqueur au sprint de sa 4ème étape.

Bellenger et Christophe out
5ème du général, Romain Bellenger a abandonné à Ax-les-Thermes, torturé par de violentes coliques.
Eugène Christophe a, lui, fini l'étape (12ème à 38'39'') mais "le Serrurier de Malakoff" ne prendra pas le départ de Perpignan, souffrant trop du dos.

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Louis Mottiat (Bel)	en 12h58'15''
2	Honoré Barthélémy (Fra)
3	Hector Heusghem (Bel)
4	Hector Tiberghien (Bel)
5	Léon Scieur (Bel)
6	Albert Dejonghe (Bel)
7	Firmin Lambot (Bel)	t.m.t.
8	Victor Lenaers (Bel)	à 1'2''
9	Léon Despontin (Bel)	m.t.
10	Luigi Lucotti (Ita)	à 3'1''

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Léon Scieur (Bel)	en 106h54'32''
2	Hector Heusghem (Bel)	à 4'5''
3	Albert Dejonghe (Bel)	à 50'03''
4	Honoré Barthélémy (Fra)	à 1h19'09''
5	Luigi Lucotti (Ita)	à 1h38'54''
6	Firmin Lambot (Bel)	à 2h01'55''
7	Hector Tiberghien (Bel)	à 2h22'53''
8	Léon Despontin (Bel)	à 3h04'17''
9	Victor Lenaers (Bel)	à 3h08'21''
10	Louis Mottiat (Bel)	à 3h18'56''

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Etape 6 : Bayonne - Luchon

Jean-Philippe — 2020-04-11T04:52:37Z

6 hommes à Luz-Saint-Sauveur
Il fait encore nuit noire lorsque le Tour de France s'élance de Bayonne. Après le col d'Osquich (km 79), l'Aubisque (km 189) attend les 68 rescapés. Le maillot Jaune Scieur et Lucotti s'y mettent en valeur, franchissant le sommet 40'' avant Dejonghe. Il n'est cependant pas question de forcer et, à Luz-Saint-Sauveur (km 236), 6 hommes se restaurent ensemble : les 3 premiers cités auxquels il faut ajouter Heusghem, Barthélémy et Lambot. Les autres sont déjà loin.

Le Tourmalet en juge de paix
Le combat s'intensifie dans le Tourmalet que Scieur aborde seul en tête, poursuivis par ses 2 compatriotes, Heusghem et Dejonghe. Peut-être le leader de l'épreuve a-t-il surestimé sa force ? Toujours est-il que H. Desgrange, lyrique, le retrouve en piteux état : "J'ai vu un Scieur rôti par le soleil, abruti de fringale, soulé de ces côtes interminables, pencher vers le sol comme un chêne noueux sapé par sa base. Je l'ai vu s'accroupir vers le ruisseau qui chantait sa fraîche chanson descendante de la montagne ; je l'ai vu boire comme un animal rongé par la soif ; je l'ai vu , à cet endroit, sortir de sa musette des sandwiches qu'il trempait dans le ruisseau et qu'il avalait gloutonnement avec le papier dans la pose de bête que lui dictait son instinct ; je l'ai vu remonter, puis descendre, épuisé, traîner sa machine à la main comme les bestiaux traînent la bûche de bois qui les empêche de courir ; j'ai entendu ce terrien silencieux prononcer : "Quel métier ! Quel métier !", avec des sanglots dans sa gorge profonde" ("L'Auto"). Au sommet (km 255), Heusghem (2ème du général à 29'23'') bascule en premier, 3'30'' devant Scieur, 8'29'' devant Dejonghe.

Excellente opération pour Heusghem
Dans le col d'Aspin (km 285), les écarts s'accentuent : Heusghem possède désormais 7'42'' d'avance sur Scieur, 9'15'' sur Dejonghe. Le Carolorégien, 2ème du Tour l'année dernière, profite du col de Peyresourde (km 312) pour asseoir sa victoire. Il franchit la ligne avec 24'2'' d'avance sur ... Dejonghe qui a dépassé Scieur, victime d'un "contrôleur trop respectueux de la consigne qui le fit tomber pour lui opposer un cachet sur le bras. C'est dans cette chute que Scieur eut sa roue voilée, cause de son retard à l'arrivée" ("L'Auto").
Scieur et Heusghem ne sont plus séparés au classement général que par 4'5''. Le Tour est totalement relancé.


Hector Heusghem seul dans le col de Peyresourde.: Le Carolorégien l'emporte à 21,494 km/ de moyenne.

Christophe en souffrance
Eugène Christophe a vécu une journée extrêmement difficile. "Le Vieux Gaulois" (36 ans) a, tout comme l'année dernière, beaucoup souffert "des reins" (du dos en réalité). Il a terminé 19ème de l'étape à plus de 2 heures d'Heusghem.
Notons, par ailleurs, l'abandon de 20 coureurs aujourd'hui.

Classement de l'étape

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Hector Heusghem (Bel)	en 15h9'36''
2	Albert Dejonghe (Bel)	à 24'2''
3	Léon Scieur (Bel)	à 25'17''
4	Honoré Barthélémy (Fra)	à 32'53''
5	Luigi Lucotti (Ita)	m.t.
6	Firmin Lambot (Bel)	à 42'39''
7	Victor Lenaers (Bel)	à 45'56''
8	Romain Bellenger (Fra)	à 1h4'44''
9	Hector Tiberghien (Bel)
10	Léon Despontin (Bel)	t.m.t.

Classement général

Place	Coureur	Temps / Ecart
1	Léon Scieur (Bel)	en 93h56'16''
2	Hector Heusghem (Bel)	à 4'5''
3	Albert Dejonghe (Bel)	à 50'03''
4	Honoré Barthélémy (Fra)	à 1h19'09''
5	Romain Bellenger (Fra)	à 1h27'03''
6	Luigi Lucotti (Ita)	à 1h35'54''
7	Firmin Lambot (Bel)	à 2h01'55''
8	Hector Tiberghien (Bel)	à 2h22'53''
9	Eugène Christophe (Fra)	à 3h01'54'' *
10	Léon Despontin (Bel)	à 2h58'16'' *

* Problème de temps entre les 9ème et 10ème du général mais ce classement a été confirmé le lendemain (source "L'Auto").

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