Petit-Breton et Lapize, lâchés avant les monts du Boulonnais
A 4 heures du matin, les coureurs quittent l’île de la Grande-Jatte sous "un ciel d’encre", "une boue innomable", les "pavés gras" (Desgrange "L’Auto").
Le peloton, conduit par Faber, relayé tantôt par Heusghem, tantôt par Masselis, se compose encore de 18 hommes à Clermont. A Amiens, il reste une dizaine de coureurs en tête. Lapize, qui crèvera 4 fois et terminera 11ème de l’étape, n’en fait déjà plus partie. Petit-Breton non plus. "L’Argentin", relégué à 10’, ne fait pas bonne impression au rédacteur en chef du journal "L’Auto" : "Je l’ai vu se faire lâcher dans une côte insignifiante : je lui ai vu une allure heurtée, anguleuse, un style désuni. Impossible, après son Tour d’Italie (qu’il a abandonné sur chute alors qu’il était en tête du général), de dire qu’il n’était pas prêt, et force m’est de penser qu’il est surentraîné". Nous n’en saurons pas plus concernant la forme du vainqueur des Tours 1907 et 08 puisqu’il sera renversé à Boulogne-sur-Mer par un matelot ivre. Pour lui, le Tour 1911 est déjà fini.

 Garrigou et Masselis au dessus du lot
En fin d’étape, les monts du Boulonnais fatiguent et disloquent le groupe de tête. Heusghem, impressionnant jusque là, et Trousselier sont victimes de fringales tandis que Gustave Garrigou et Jules Masselis, 2 coureurs de la formation Alcyon, filent vers Dunkerque où le Français bat son coéquipier au sprint. Il s’agit ici de la 5ème victoire d’étape de "L’Elégant" (2 en 1907, 1 en 1909, 1 en 1910).
Tout va bien pour Faber (3ème) qui prend 8 points d’avance sur Lapize, son grand rival dans l’optique de la victoire finale à Paris.

2ème en 1907, 4ème en 1908, 2ème en 1909, 3ème en 1910, serait-ce la bonne année pour Garrigou ?

  Classement de l’étape

 Classement général