Les Belges au dessus du lot ?
Defraye en 1912, Thys en 1913 et 1914, Lambot en 1919, Thys une nouvelle fois en 1920 : c’est peu de dire que les Belges ont fait main basse sur le Tour. Mieux ! L’année dernière, les coureurs d’Outre-Quiévrain ont trusté les 7 premières places du général avec Thys, les frères Heusghem, Lambot, Scieur, Masson et Rossius. Peuvent-ils rééditer ce genre de performance cette année encore ? Pourquoi pas ? Thys est amoindri par une "crise de furonculose consécutive à sa chute dans Bordeaux-Paris" (H. Desgrange) mais ses acolytes semblent prêts à relever le défi.

 Et les Français ?
Vainqueur de Paris-Roubaix, Henri Pélissier a fait l’impasse sur une épreuve qui ne le motive guère. Sans perturber le moins du monde Desgrange : "Si je ne regrette nullement l’absence d’Henri Pélissier qui nous a montré deux années de suite qu’il était trop nerveux pour tirer sur la même corde d’un effort monotone pendant un mois, je regrette en revanche beaucoup l’absence de son frère Francis très supérieur à lui dans un "boulot" comme le Tour de France. Francis le gagnera un jour et ce jour là aurait pu être le 24 juillet. Tant pis pour lui et pour nous" ("L’Auto").
2ème en 1912, 3ème en 1919, Eugène Christophe a gagné Bordeaux-Paris au mois de mai. A 36 ans, "Cri-Cri" espère toujours inscrire son nom au palmarès de la Grande Boucle, tout comme Jean Alavoine (2ème en 1919 ; 3ème en 1914) ou Honoré Barthélémy (5ème en 1919, année où il a remporté 5 étapes).
Notons, ainsi que l’a remarqué J. Roussel dans son livre "Il était une fois le Tour de France à l’époque tumultueuse", la présence de 2 illustres "2ème classe" : Ernest Paul, 41 ans, le demi-frère du regretté François Faber et Lucien Pothier, 38 ans, 2ème de la première édition en 1903, 2ème l’année suivante mais déclassé puis suspendu à vie pour fraude.