Coppi forfait
Fausto Coppi qui a remporté les 2 derniers Tours d’Italie et la Grande Boucle 1952 domine encore largement le cyclisme mondial. Il ne sera pourtant pas au départ du Tour de France cette année. Le Campionissimo avait exigé la non-participation de Bartali et la liberté totale du choix des équipiers. Binda, le sélectionneur, avait accepté mais Rondoni, le président de la fédération italienne, avait finalement refusé, craignant les réactions hostiles du public transalpin favorables à « Gino le Pieux ». Derrière ces tractations se cachent des problèmes de cœur. Fausto vivait une liaison extraconjugale avec « la Dame Blanche », mariée elle aussi. Or, en Italie, le divorce était interdit. Coppi risquait l’excommunication et ... la prison !
A 39 ans, Bartali (vainqueur en 1938 et 1948 ; 4ème du Giro cette année) défendra donc encore une fois les couleurs de son pays.

 Koblet, grand favori
Il ne faut pas chercher très loin le nouveau favori de l’épreuve. Il s’agit du Suisse Hugo Koblet, vainqueur en 1951 et 2ème du Giro (derrière Coppi) cette année. Le Tour 1953 lui convient à merveille : plus d’arrivées en altitude ; plus de bonifications aux sommets des cols. Personne ne semble en mesure de rivaliser.

 Les Français sans véritable leader
Louison Bobet n’a pas réalisé une grande année. Il avait fixé comme 1er objectif le Giro. Victime d’une induration dans les Dolomites, il avait abandonné : Echec ! Le Breton aurait aimé qu’on lui confie quand même les rênes de l’équipe de France mais ses résultats sur le Tour ne sont pas suffisamment homogènes (abandons en 47 et 49 ; 4ème en 48 ; 3ème en 50 ; 20ème en 51) pour inspirer confiance. D’autant plus que Geminiani, Lauredi, Dotto et Teisseire estiment, eux aussi, pouvoir tirer leur épingle du jeu.
Tous s’accordent cependant sur un point : l’exclusion de Jean Robic, trop individualiste. « Tête de cuir » participera bien à la Grande Boucle mais dans les rangs de l’équipe de l’Ouest.

 Une innovation : le maillot vert
1953 restera dans l’histoire comme l’année du 1er maillot vert qui sera porté chaque jour par le coureur le plus régulier au classement de chaque étape. C’est de cette façon que le vainqueur du Tour de France était désigné entre les années 1905 et 1912.