Une course par élimination
Le peloton comprend une trentaine d’hommes lorsqu’il traverse Clermont (km 76) à 7h33. A Montdidier (km 111), Garrigou, Faber, Petit-Breton et Georget, victimes de crevaisons, ne font plus partie de la liste. A Amiens (km 147), ils sont encore 19 à prétendre gagner l’étape. Les autres sont relégués à 7’.
C’est à la sortie de cette ville que les événements se précipitent sous les coups de boutoir d’Alphonse Charpiot. Le coureur de "Le Globe" s’isole en tête avec son coéquipier Crupelandt et Lapize (Alcyon). Le Lyonnais semble particulièrement en forme, jusqu’à ce qu’un troupeau de vaches qui encombre la route du côté d’Albert ne provoque sa chute ! Plus que 2 ! Et ce jusqu’à Arras où Lapize doit mettre pied à terre, son pneu percé.

 Crupelandt et Roubaix, l’histoire de toute une vie
Dès lors, rien ne peut plus arrêter Charles Crupelandt qui traverse Lille à la vitesse tolérée de 12 km/h par le pont de Canteleu, l’avenue Mathias-Delobel, le pont de la citadelle, le boulevard de la Liberté, la rue Nationale, la Grand-Place, la rue de la Bourse et la Place du Théâtre où le contrôle est installé au café de la Cloche. Il est alors 14h9’ et l’ancien ajusteur-mécanicien, couvert de boue mais très frais d’allure, crie son numéro d’une voix forte puis, sans perdre de temps, file vers SA ville par la rue des Fleurs et le Boulevard Carnot. A 14h29’, " le Taureau du Nord " se présente Avenue de Jussieu, près du kiosque à musique. A 24 ans, il a gagné sa première grande victoire devant une foule toute acquise à sa cause. Né à Roubaix, Crupelandt remportera « la Pasquale » en 1912 et 1914 avant de décéder en 1955 dans cette même ville qui lui a tout donné.

Crupelandt prend la pose quelques minutes après sa victoire

Classement de l’étape

Classement général