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391 km. 25 juillet 1910
De longues heures de sommeil à rattraper
Les coureurs partent doucement de Bordeaux à 2 heures du matin. Il fait nuit noire. Le peloton se maintient compact jusqu’au petit jour. En disparaissent seuls quelques Isolés qui font la course à leur rythme et se laissent distancer dès le signal du starter ou ceux qui ont un accident. Accident parfois causé par un « pédard », un cycliste du dimanche qui tient à escorter les « Tours de France ». C’est ainsi qu’à Etauliers, une de ces « punaises de la route » (v. Breyer « L’Auto ») provoque la chute de Bouillet et de Bière avant, heureusement pour lui, de s’esquiver rapidement.
Georget out
Le jour se lève. La ville de Cognac est atteinte par 24 coureurs groupés. 2’ de neutralisation sont nécessaires pour éviter les bagarres autour de la table de contrôle. Les hommes ont à peine repris la route qu’Emile Georget touche la roue de celui qui le précède et tombe. C’est l’abandon pour le champion de France, 9ème du général, blessé à la tête et aux jambes.
Sale journée pour Faber
Rien de particulier à noter jusque Marans où un chien se jette sur le peloton, projetant à terre Trousselier et Faber. Si « Trou-trou » se relève immédiatement, il n’en va pas de même pour le leader du général qui souffre non seulement de contusions aux bras et aux jambes mais qui se relève surtout avec un vélo en fort mauvais état : le guidon est cassé. Il ne reste plus que l’axe de la pédale gauche. Tant pis. Il faut vite remonter sur la machine, pédaler sur l’axe et prendre son guidon par le milieu.
A Fontenay-le-Comte (km 271), Faber, en pleurs, ne compte que 2’ de retard sur ses adversaires. Ses soigneurs effectuent alors une réparation de fortune mais ils n’ont pas de guidon de rechange. « Le Géant de Colombes » doit attendre La-Roche-sur-Yon (km 327) pour enfin remplacer son guidon défaillant. Il lui reste 64 km à parcourir, seul, le moral en berne, avant de se classer 10ème de l’étape. Si Lapize termine 2ème, celui-ci s’empare de la 1ère place du général !
13ème et dernière victoire d’étape pour Trousselier
Sur le plateau de Rezé, assez loin de la ville de Nantes, le sprint met aux prises 5 Alcyon (Lapize, Garrigou, Van Hauwaert, Trousselier, Bettini) contre Ménager (Legnano). En tête aux 200 m, Louis Trousselier conserve suffisamment d’avance pour l’emporter, et ce, ici même pour la 3ème fois.
Et Lapize ? « Le Frisé » ne termine que 4ème mais il a des circonstances atténuantes : son pneu était dégonflé, tellement dégonflé qu’il frottait contre les mâchoires du frein. Ce qui, au moment de l’embardée finale, l’a fortement handicapé.
- Louis Tousselier (1881-1939) a gagné le Tour de France 1905 ainsi que Paris-Roubaix la même année et Bordeaux-Paris en 1908.
Classement de l’étape
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Louis Trousselier (Fra) | en 13h28’ |
2 | Cyriel Van Hauwaert (Bel) | |
3 | Gustave Garrigou (Fra) | |
4 | Octave Lapize (Fra) | |
5 | Aldo Bettini (Ita) | t.m.t. |
6 | Constant Ménager (Fra) | à 1’’ |
7 | Pierino Albini (Ita) | à 8’ |
8 | Charles Crupelandt (Fra) | m.t. |
9 | Charles Cruchon (Fra) | à 9’ |
10 | François Faber (Lux) | à 11’ |
Classement général
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | François Faber (Lux) | 56 pts |
2 | Octave Lapize (Fra) | 57 pts |
3 | Cyriel Van Hauwaert (Bel) | 87 pts |
4 | Gustave Garrigou (Fra) | 88 pts |
5 | Charles Cruchon (Fra) | 93 pts |
6 | Charles Crupelandt (Fra) | 115 pts |
7 | Louis Trousselier (Fra) | 126 pts |
8 | André Blaise (Bel) | 139 pts |
9 | Marcel Godivier (Fra) | 161 pts |
10 | Julien Maitron (Fra) | 162 pts |