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186 km. 6 juillet 1964
Journée de repos
Jacques Anquetil n’a pas l’habitude de rouler pendant une journée de repos. Cette fois, il accepte même l’invitation de « Radio-Andorre » à se rendre à un méchoui où on peut le voir manger de la viande et boire de la sangria.
Provocation ? Peut-être mais de toute façon l’étape du lendemain ne s’annonce pas des plus périlleuses : le Port d’Envalira (2ème cat.) pour commencer puis calme plat jusque Toulouse.
Anquetil au bord de l’abandon
D’entrée de jeu, les adversaires d’Anquetil se lancent à l’abordage. Pris à froid, incapable d’accélérer, le quadruple vainqueur du Tour figure parmi les premiers lâchés. Perturbé par les prédictions du mage Belline qui, dans "France-Soir", avait prévu son abandon (ou sa mort) aujourd’hui, Anquetil a envie d’arrêter. Par bonheur, Louis Rostollan, un de ses équipiers, trouve les mots exacts (et des bras suffisamment puissants : son leader sera pénalisé de 15’’ à l’arrivée...) pour le réconforter.
N’empêche, au sommet du Port d’Envalira (km 26), le Normand compte 4’ de retard sur Bahamontes et Jimenez devançant de 10’’ Poulidor.
- Anquetil soutenu par son équipier Rostollan dans le Port d’Envalira.
Anquetil ressuscité
Dans la descente, Anquetil se sent libéré. Malgré le brouillard intense, il fonce à toute vitesse, récupère Sels puis un groupe de chasse conduit par 5 Pelforth (le maillot jaune Georges Groussard, le maillot vert Janssen, Anglade, Foucher, Monty). Devant, il ne reste plus que 7 coureurs : Bahamontes, Poulidor, Desmet 1, Junkermann, Otano, Jimenez et Adorni.
La bataille dure 88 km. L’équipe de Maurice De Muer, tout à fait logiquement d’ailleurs, ne ménage pas sa peine et, finalement, rétablit l’équilibre, km 114. Anquetil est sauvé mais le couperet est passé près.
Poulidor grand perdant
Nous sommes maintenant à 24 km de Toulouse et le train est relativement lent. Poulidor s’aperçoit que sa roue est voilée. Par acquis de conscience, son directeur sportif, Antonin Magne, décide de la changer. Remonté sur sa machine, « Poupou » est propulsé par son mécanicien mais ce dernier s’y prend tellement bien qu’il projette son coureur par terre ! Anquetil et les autres s’en aperçoivent aussitôt. Ils enclenchent la surmultipliée tandis que Poulot, le seul équipier de chez Mercier présent à l’avant, se révèle incapable d’aider son leader efficacement. Le vent est de ¾ face. Poulidor s’avoue vaincu. Il est récupéré par le peloton des battus et franchit la ligne 2’36’’ après les premiers en compagnie de Simpson (10ème du général) qui avait crevé dans un mauvais moment.
Sels vainqueur
20 hommes se disputent la victoire sur le vélodrome. Ward Sels (Solo-Superia) s’impose pour la 3ème fois depuis le départ de l’épreuve et s’empare du maillot vert, profitant de la chute de Janssen sur la piste de Toulouse.
- Sels, champion de Belgique 1964, vainqueur de 2 étapes sur Paris-Nice cette année, réalise le triplé sur ce Tour.
Classement de l’étape
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Edward Sels (Bel) | en 4h36’56’’ |
2 | Gilbert Desmet 1 (Bel) | |
3 | Vittorio Adorni (Ita) | |
4 | Luis Otano (Esp) | |
5 | Antonio Barrutia (Esp) | |
6 | Arnaldo Pambianco (Ita) | |
7 | Esteban Elorza (Esp) | |
8 | Francisco Gabica (Esp) | |
9 | Willy Monty (Bel) | |
10 | Fernando Manzanèque (Esp) | t.m.t. |
Classement général
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Georges Groussard (Fra) | en 81h45’37’’ |
2 | Jacques Anquetil (Fra) | à 1’26’’ |
3 | Henry Anglade (Fra) | à 3’5’’ |
4 | Federico Bahamontès (Esp) | à 3’11’’ |
5 | André Foucher (Fra) | à 4’16’’ |
6 | Raymond Poulidor (Fra) | à 4’28’’ |
7 | Julio Jimenez (Esp) | à 5’3’’ |
8 | Hans Junkermann (RFA) | à 5’16’’ |
9 | Gilbert Desmet 1 (Bel) | à 5’28’’ |
10 | Rudy Altig (RFA) | à 6’36’’ |