Frantz a-t-il déjà gagné le Tour ?
Le départ est donné du Vésinet à 9 heures du matin pour l’équipe Alcyon puis, s’élancent de 10’ en 10’, les Alléluia, les Australiens de Ravat, les J.B. Louvet, les Elvish du Pyrénéen Fontan, les 11 équipes régionales avant que les touristes-routiers ne s’engagent pour ces 3 semaines de course à 10 heures.
De suspense, il n’y en aura pas. Nicolas Frantz, vainqueur l’année dernière, s’est non seulement imposé à Caen mais il semble surtout bien parti pour réaliser le doublé. Beaucoup trop tôt pour tirer ce genre de conclusion, me direz-vous ? Sans doute. Cependant, le Luxembourgeois qui s’est permis le luxe de rouler pendant 35 km en solitaire avant d’être rejoint par ses équipiers à 15 km de l’arrivée, a déjà creusé de substantiels écarts.
Songez que les Français d’Alléluia (les frères Magne et les frères Bidot) sont relégués à 16’57’’. Les JB. Louvet (12èmes à 17’20’’) ont fortement déçu. Quant à Fontan, il pourra peut-être rivaliser avec Frantz dans la montagne. En attendant, il a aujourd’hui déboursé 22’57’’. Et les prochains chronos ne s’annoncent pas pour lui plus favorables.

Les Alcyon à Moult : Frantz, De Waele, Rebry, Vervaecke et Mertens..

 Leducq à la peine
4ème du Tour de France 1927, vainqueur cette année de Paris-Roubaix, certains observateurs n’hésitent pas à faire d’André Leducq un favori de l’épreuve au même titre que son leader, Frantz.
C’est aller un peu vite en besogne. « Dédé » a en effet concédé près de 11’ sur ses équipiers : « Ils roulaient si furieusement, mes collègues flahutes de l’équipe Alcyon, que je n’avais jamais eu le temps de mordre dans une tartelette. Et brutalement… le coup de fringale monumental, le coup de seringue imparable… Ce n’étaient plus les jambes qui tournaient mais la tête… Le flou devant les yeux, le vertige sous le crâne, le gouffre dans l’estomac. Ludo (Feuillet) avait laissé filer Frantz, De Waele et les autres. Il roulait derrière moi, avec sa grosse Buick, craignant à tout moment de me voir m’effondrer sur la route.. Je dévorais maintenant tout ce qui me tombait sous la main : tartelettes, sandwiches, morceaux de sucre… Trop tard ! On a coutume de dire qu’il faut avoir faim pour devenir champion cycliste. Mais sûrement pas dans ces conditions ! (...) A peine arrivé à l’hôtel, j’ai hurlé pour commander une omelette au jambon, avec 10 œufs, sur laquelle je me suis jeté comme un sauvage. » (A. Leducq « Une fleur au guidon »).

 Classement de l’étape et classement général