Pélissier au Galibier
La course est tout d’abord marquée, du côté d’Oisans, par de multiples crevaisons dues aux clous. Ensuite, le col du Galibier qui succède au Lautaret permet à Henri Pélissier de se mettre une nouvelle fois en valeur. «  La Ficelle », même s’il met « pied à terre à 3 reprises, tantôt pour marcher, tantôt pour courir à côté de sa machine » (H. Desgrange), parcourt les 7 km en 33’54’’. Lambot bascule avec 1’ de retard, Garrigou 1’21’’, le leader du général Thys 2’29’’, Rossius 3’33’’.

 Rossius mène la chasse
Pélissier, Garrigou et Thys, 3 Peugeot, se regroupent dans la descente tandis que leur adversaire le plus dangereux, Jean Rossius (4ème du général) perd beaucoup de temps après avoir cassé sa roue. Le Belge passe le reste de sa journée à chasser derrière les hommes de tête, parfois secondé par Devroye qui appartient à la formation Armor-Joly, une filiale de l’équipe Alcyon-Joly de Rossius.
Entre Albertville et Genève, soit en 120 km, Rossius reprend près de 7’ au trio qui roule pourtant, par instants, à 36, 37 km/h. C’est bien mais à l’arrivée, il lui faut encore débourser 16’38’’ sur Thys et Pélissier, les 2 premiers du général.

 Garrigou récompensé
Vainqueur du Tour 1911, Gustave Garrigou (1884-1963) remporte aujourd’hui sa 8ème et dernière étape sur le Tour. Non sans mal d’ailleurs puisque «  L’Elégant » est tombé dans la descente du col des Aravis, a crevé après Annecy avant de rejoindre ses partenaires à 7 km de la ligne.
Toujours classé dans les 5 premiers du général depuis 1907, l’Aveyronnais " discutait ses contrats avec la sagacité d’un notaire. Il allait de Peugeot à Alcyon pour revenir à Peugeot sans états d’âme. Il n’a gagné qu’un Tour de France mais il a toujours été dans l’équipe du vainqueur de 1907 à 1914. Il louait ses services, reconnu par tous les recruteurs, au plus offrant, à un tarif que l’on disait le plus élevé de l’époque. Garrigou restait très discret sur ses émoluments jusqu’au jour où, énervé par un contradicteur, il confia que son salaire annuel s’élevait à douze mille francs. C’était pour lui une référence parce que le député de Neuilly, son voisin, n’en gagnait que neuf mille. " (Jean Bobet « A vélo et ailleurs »).

Gustave Garrigou en 1913

 Classement de l’étape

 Classement général