La 19ème de Faber
Les coureurs quittent Longwy à 3h30 du matin sous une pluie battante qui les accompagne jusqu’à Hirson (km 173). Rien ne se passe avant Cassel (km 365), « cette ville fortifiée (…) située sur une hauteur à laquelle on accède par une rampe assez dure, longue de 2 km » (H. Desgrange).
Là, les 3 premiers du général, Alavoine, Pélissier et Thys se détachent tandis que Faber, Tuytten, Tiberghien, Georget, Spiessens et Trousselier forment, à Bergues, le groupe des poursuivants. Pas question pour Faber de se contenter d’un accessit. Le Luxembourgeois, déjà vainqueur de l’étape précédente, parvient à lâcher ses compagnons d’infortune et à rejoindre le trio de tête. L’accélération qu’il provoque est telle qu’Alavoine doit s’avouer vaincu. Au sprint, François s’impose devant ses collègues de chez Peugeot, Pélissier et Thys. Il remporte ainsi sa 19ème et dernière étape sur le Tour. Un record à l’époque.

  Adieu Faber
Naturalisé luxembourgeois, François Faber aurait très bien pu ne pas participer à la première guerre mondiale. Que nenni ! « Moi, je veux me battre et descendre des Boches dans les tranchées », revendiquera le «  Géant de Colombes » dans le journal « L’Auto ». Et «  le Grand » s’engagera dans la légion étrangère. Nommé caporal, Faber sera tué au combat le 9 mai 1915 dans le Pas-de-Calais entre Carency, Souchez, le Mont-Saint-Eloi et Notre-Dame-de-Lorette. Son corps ne sera jamais retrouvé.

 Rebondissement inattendu
A priori, rien n’a perturbé le classement général lors de cette étape : Thys et Pélissier ont terminé ensemble. 31’50’’ devraient toujours les séparer au départ de Dunkerque.
C’est oublier un petit incident qui s’est déroulé près de Bailleul. Thys a été projeté à terre par un «  pédard », un de ces cyclistes du dimanche qui s’insère au beau milieu du peloton et prend part quelque temps à la course. Le leader du général s’est relevé sans dommage mais une de ses roues était cassée. Vite, Heusghem l’a dépanné et Thys a rejoint le groupe de tête avant le Mont Cassel.
Rien de bien grave, me direz-vous. Sauf que le champion belge a oublié de rapporter aux commissaires le moyeu poinçonné de la roue brisée. La sanction tombe pendant la journée de repos : 30’ de pénalité ! Le Tour de France est relancé : Pélissier n’est plus qu’à 1’50’’ de son coéquipier !

 Classement de l’étape

 Classement général