Parcours : Départ donné à 2043 m. d’altitude au Lautaret ; ascension du Galibier (2ème cat.), de l’Iseran et du Petit-Saint-Bernard

  Les adieux de Bobet
Après un kilomètre d’ascension du Galibier, Louison Bobet, triple vainqueur du Tour en 53,54 et 55, est le 4ème coureur lâché. Il revient dans la vallée de la Maurienne mais c’est pour subir le même affront dans le col de l’Iseran, un col pour « athlètes-rouleurs » comme il les affectionne pourtant. Le breton atteint péniblement le sommet puis il bascule dans la descente mais pour mettre rapidement pied à terre, transi de froid. Le docteur Dumas l’examine tandis que Gino Bartali (tout un symbole) lui tient son vélo. C’est fini. Bobet abandonne, le 14 juillet, sur le toit du Tour.

 « Un immense navet » (P. Chany)
L’ascension à froid du Galibier permet à Gaul de franchir le col en tête mais les coureurs se retrouvent ensuite ensemble et progressent à allure modérée. Anglade (4ème du général) chute dans la descente du Télégraphe mais le lyonnais remonte sur sa machine et revient dans le peloton.
Après Modane, au 62ème km, l’italien Gismondi et l’autrichien Christian s’enfuient. Ils franchissent l’Iseran 5’30’’ avant les favoris de l’épreuve. Dans la descente, des ennuis mécaniques perturbent le maillot jaune Bahamontès ainsi que Gaul. Les français auraient peut-être pu profiter des circonstances ? Non, aucune réaction.
Le Petit-Saint-Bernard est gravi sur le même tempo, au train. Les 2 échappés possèdent toujours 5’ d’avance au sommet sur une vingtaine de coureurs (Pauwels, 2ème du général, n’en fait plus partie).

 Anquetil et Rivière choisissent Bahamontès
C’est dans la descente, particulièrement caillouteuse et mouillée, que le Tour 59 se joue. Bahamontès qui n’a jamais aimé ce genre d’acrobatie est lâché. Les crevaisons sont légion. Rivière et Anquetil en sont victimes. Il ne reste plus, devant, à la poursuite des 2 échappés, qu’Anglade, Gaul, Baldini et Saint.
Henry Anglade (Centre-Midi) est le mieux placé au général. Il peut faire la différence, à condition que, derrière, l’espagnol ne reçoive aucun soutien. Or, les 2 tricolores participent allégrement à la chasse, tant et si bien qu’ils ne concèdent que 47’’ à l’arrivée. Ouf, « l’Aigle de Tolède » peut respirer ! Son maillot est sauvé.
Pendant ce temps, Gismondi et Christian ont été rattrapés à 3 km de la ligne et le champion du monde Ercole Baldini l’a emporté au sprint.

Baldini, Saint, Anglade et Gaul à la poursuite des 2 échappés

Classement de l’étape

Classement général