Premières banderilles dans le col des Champs
Le point chaud est remporté à Saint-Martin-du-Var (km 19) par Teirlinck avant que le col de Saint-Martin soit escaladé au train. Van Impe précède Torres au sommet (km 65). Le porteur du maillot à pois récidive en haut du col de la Couillole (km 103).
Au pied du col des Champs, 39 coureurs sont ensemble.
Tandis que Balagué prend 1’15’’ d’avance, Thévenet (2ème du général à 58’’ de Merckx) attaque à 6 reprises. Rien à faire : les Molténi (Janssens, De Schoenmaecker) effectuent un travail considérable pour leur leader. A ce rythme, Balagué est rapidement rejoint. Quant à Poulidor, il a depuis longtemps décroché. Il terminera l’étape 22ème à 12’7’’.
Au début de la descente du col des Champs, Thévenet puis Moser changent de roue. Merckx, Van Impe, Zoetemelk et Gimondi se retrouvent seuls en tête avec 39’’ d’avance à Colmars (km 172) mais Delisle (remarquable tout au long de la journée), Thévenet, De Schoenmaecker, Janssens, Balagué, Moser et Fuchs recollent avant l’ascension du col d’Allos.

  Le col d’Allos favorable à Merckx
Les équipiers de Merckx mènent l’allure jusqu’à 5 km du sommet. Puis, dans le dernier kilomètre, Eddy se rue sauvagement à l’attaque. Il franchit le col avec 8’’ d’avance sur Thévenet, 15’’ sur Gimondi et plonge à toute vitesse dans la descente.
De son, côté, Thévenet se montre plus prudent. Il est dépassé par Gimondi, rattrapé par Van Impe et Zoetemelk. Le voici avec 1’15’’ de retard à 6 km de l’arrivée. Le protégé de Maurice De Muer est en train de perdre le Tour !

  Pra-Loup : 4 km de calvaire
Peut-être pas ! Il faut monter jusque la petite station de Pra-Loup (visitée pour la 1ère fois) et c’est le drame pour tous les admirateurs du «  Cannibale ». « Son coup de pédale, déjà heurté par nature, devient syncopé en l’espace d’un kilomètre, sa respiration cesse d’être calme, et sa vielle douleur aux reins se réveille. Il n’a plus la force d’écraser les pédales, son habituelle démultiplication de montagne lui semble hors de mesure. En d’autres termes, il n’avance plus, guère plus vite en tout cas qu’un bon facteur de campagne » (P. Chany).
Cette fois, c’est Gimondi qui le dépasse, puis Thévenet puis Zoetemelk puis Van Impe. Merckx finit, telle une " loque " (J. Goddet), 5ème à 1’56’’ de Thévenet à qui il cède le maillot de leader, un maillot qu’il a revêtu ce matin pour la 96ème fois de sa carrière. La dernière...

 L’avènement
Bernard Thévenet (Peugeot) a dépassé Gimondi à 1,5 km de la ligne pour s’en aller chercher sa 7ème victoire d’étape sur le Tour. La plus importante puisqu’elle lui permet de s’emparer du maillot jaune (une première à 27 ans) avec une avance assez confortable (58’’) sur Merckx.

Thévenet restera-t-il dans l’histoire comme le tombeur de Merckx ?

 Quelle peur !
Merckx ne fut pas le seul à descendre le col d’Allos à la limite de ses possibilités. La voiture de l’équipe Bianchi a quitté la chaussée pour plonger dans le ravin 150 m plus bas. Le mécanicien Piazza Lunga a été éjecté du véhicule et projeté contre un arbre. Ses jours ne sont pas en danger. Le directeur sportif Giancarlo Ferretti s’en est, lui aussi, sorti miraculeusement.

Classement de l’étape

Classement général