Difficile de rouler vite aujourd’hui
Etant donné la vitesse toute relative adoptée cette année par le peloton, H. Desgrange décide d’avancer le départ de 2 heures, de manière à ne pas arriver à Paris à la nuit tombée. C’est donc à 2 heures que les « Forçats de la Route » qui ont, pour la circonstance, revêtu un maillot flambant neuf, prennent le départ. Au début, l’allure semble, pour une fois, rapide lorsque, avant Montbard (km 80), un brouillard dense les paralyse. Ils n’y voient plus rien. Certains préfèrent descendre de vélo et courir la machine à la main !
A partir de Melun (km 267), la foule s’agglutine. Il faut traverser « entre une haie d’hommes en manches de chemise et de femmes aux corsages les plus échancrés, ce qui d’ailleurs n’est pas déplaisant à regarder » (Cazalis «  L’Echo du Nord »).

 Une chute débloque la situation
Et la course, me direz-vous ? Et bien, le maillot jaune L. Buysse (Automoto) et Van De Casteele (J.B. Louvet) profitent de la côte du Plessis-Chesnay pour s’offrir 2 km d’avance. Mais Bidot ne tient pas à leur offrir le bouquet. Le Français orchestre la poursuite et nos 2 fugitifs sont repris au bout de 25 km.
Bientôt, une chute perturbe le bon ordonnancement. 10 coureurs parviennent à s’en extraire pour se disputer la victoire au Parc des Princes. Parmi eux, Bartolomeo Aimo (3ème du général) qui récupère ainsi 2’48’’ sur Nicolas Frantz (13ème de l’étape). Pas suffisant pour dépasser le Luxembourgeois, 2ème du général pour 27’’.
Au sprint, Aimé Dossche (Christophe), déjà vainqueur à Metz, l’emporte de peu devant Félix Sellier (Alcyon).

 L. Buysse au Panthéon
A 34 ans, Lucien Buysse (1892-1980) vient de s’offrir la grande victoire qui manquait à son palmarès. Le Flamand peut retrouver à Wontergem, près de Gand, sa famille endeuillée, 15 jours avant le départ du Tour, par la mort de l’aîné des 5 enfants.Buysse participera encore aux Tours de France 1929 et 1930, année où, simple touriste-routier, il abandonnera dans l’anonymat lors de l’étape Grenoble-Evian. Avec ses gains, il s’achètera une auberge qu’il baptisera … « Hôtel de l’Aubisque ».

  La Bérézina française
Georges Cuvelier, 1er Français, a terminé 8ème, Marcel Bidot (10ème) s’est révélé au cours de la 3ème semaine mais aucun tricolore n’a gagné d’étapes ! Il faudra attendre 1999 pour retrouver pareille catastrophe.

 Classement de l’étape