Gaul remet ça
Impressionnant la veille, Charly Gaul a décidé de remettre le couvert le lendemain.
Dès Guillestre (km 62), il se lance à l’abordage du col de Vars dont René Vietto, devenu consultant, ne reconnaît plus les routes qui ont fait sa gloire (« C’est devenu un boulevard. Mais de quoi ils se mêlent, ces criminels des Ponts et Chaussées ? »).
Le luxembourgeois rattrape Scodeller, parti un peu plus tôt, et tous les 2 franchissent ce col 1’20’’ avant Bobet et Gelabert. La bagarre a déjà commencé.
La descente sur Barcelonnette permet le retour d’un certain nombre de coureurs mais, dans la 2ème difficulté du jour, le col de la Cayolle, Gaul et Scodeller jouent à nouveau les filles de l’air. Bobet se retrouve à 3’40’’ au sommet, Robic et Geminiani à 9’30’’, Kubler et Ockers sont à la dérive.
Dans la vallée vers le col du Vasson, Scodeller, malheureux, tombe. C’en est terminé pour lui. Gaul continue, passe en haut avec 4’15’’ d’avance sur Bobet. Mais il reste 100 km à parcourir et la pluie se met à tomber violemment.
Sagement, Gaul attend le regroupement.

 Geminiani en profite
« Le Grand Fusil » a rejoint le groupe de tête à Nice, contrairement à Robic qui a crevé et est tombé à ce moment crucial (25ème à l’arrivée, le breton a perdu 11’30’’).
Il reste La Turbie à escalader avant de foncer vers Monaco.
Raphaël Geminiani va beaucoup mieux. Il s’enfuit et, malgré une crevaison dans la descente, remporte l’étape avec 2’ d’avance sur 2 italiens (Fornara et Astrua), sur Bauvin (Nord-Est Centre) et sur ses partenaires de l’équipe de France, Louison Bobet et Antonin Rolland. Ce dernier, admirable, conserve son maillot jaune.
Gaul est tombé et a fini 10ème à 3’36’’.

Le tiercé tricolore : Rolland, Geminiani, Bobet

Classement de l’étape

Classement général