Hassenforder « naturalisé » breton
Dernier du chrono ce matin, Roger Hassenforder lance la bonne offensive au 35ème km. Il est accompagné par ses coéquipiers de l’équipe de l’Ouest Fernand Picot et Amand Audaire, par 2 tricolores René Privat et Pierre Barbotin ainsi que par le Néerlandais Gerrit Voorting et le Belge Alex Close qui crèvera avant le 80ème km.
Hassenforder et Barbotin effectuent un travail tel que le groupe de contre-attaque composé de 19 coureurs (Nencini, Bauvin, Wagtmans, Caput, Gil, Walkowiak, Ockers, Rolland, Lauredi, Scodeller, Robinson, Poblet, Darrigade, Vlayen, Van der Pluym, Beuffeuil, Fornara, De Groot et Dolhats), pointé à 1’25’’, ne parvient pas à revenir.
Au sprint, à Caen sur le circuit de la Prairie, Hassen remporte sa 2ème victoire sur le Tour, un an après celle de Colmar.
Peut-être avez-vous pensé qu’il devait y avoir une erreur ? Hassenforder dans l’équipe de l’Ouest ? Impossible ! Pas du tout : le Mulhousien n’était plus en odeur de sainteté dans l’équipe Nord-Est Centre de Sauveur Ducazeaux. Ses pitreries en avaient lassé plus d’un. Or, quelques jours avant le début du Tour, un heureux concours de circonstance a laissé une place vacante au sein de la formation bretonne : la fracture de la rotule d’Albert Bouvet (« Un poil de la barbe du docteur Dumas qui a dû tomber sur la radio » ironise Géminiani). On s’est alors rappelé que Hassenforder avait « une grand-mère qui jouait du biniou » et le tour était joué.

 Gaul perd un quart d’heure ; Darrigade retrouve le jaune
Le groupe de contre-attaquants termine à 1’42’’. La plupart des grands noms de l’épreuve s’y retrouvent, à l’exception de Bahamontes qui termine seul à 10’15’’, de Géminiani, du maillot jaune Desmet et ... du favori du Tour Gaul qui sombrent à l’intérieur du peloton à 15’53’’.
La bonne affaire pour André Darrigade qui récupère la tunique de leader.
Mais c’est le Luxembourgeois qui doit faire le plus grise mine. Abandonner un quart d’heure pose problème ! Il semble que Charly Gaul soit, en réalité, trop esseulé au sein de sa formation Luxembourg mixte, que peu de coureurs aient envie de rouler pour lui. Il est en effet de bon ton d’offrir la totalité de ses gains à ses équipiers lorsque l’on gagne le Tour. Or, Gaul ne leur a rien promis. Comment expliquer autrement les échappées de Barbosa, Robinson ou Schmitz lors des 1ères étapes ? « L’Ange de la Montagne » risque de le regretter.

Darrigade et Hassenforder : 2 hommes heureux

Classement de l’étape

Classement général