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260 km. 16 juillet 1938
Modification de parcours
D’habitude, l’étape Luchon-Perpignan propose au peloton les cols de Portet d’Aspet, de Port et de Puymorens mais les organisateurs (guerre d’Espagne oblige) ont préféré cette année éviter Bourg-Madame, trop proche de la frontière espagnole. Après avoir escaladé le Portet d’Aspet à 45 km du départ, il faut donc prendre la vallée par Foix et Quillan. Ce qui revient à dire qu’il ne s’agit plus réellement d’une étape de montagne.
Bartali impressionnant
Jusqu’au pied du col de Portet d’Aspet, il ne se passe pratiquement rien, « en dehors de défaillances provoquées, semble-t-il, par une sorte d’intoxication alimentaire » (R. Huttier) qui touche en particulier Goasmat, Vissers et le clan allemand.
A 1 km du sommet, « on ne vit plus que Bartali. Comme dans la première étape pyrénéenne, l’extraordinaire grimpeur transalpin fit preuve d’une supériorité invraisemblable. Le visage figé et impénétrable, il jeta quelques regards à droite et à gauche, exactement comme un sprinter qui surveille ses adversaires pour prévenir une attaque par surprise, puis, brusquement, dans une détente inouïe de puissance et de précision, il bondit en avant. (...) Bartali laissa tout le monde sur place, et pourtant, il pleuvait, il ne faisait pas chaud, l’air était chargé de brume, toutes choses qui ne plaisent guère au glorieux Toscan » (R. Huttier).
Berrendero passe 25’’ plus tard, le maillot jaune Vervaecke 36’’. Encore une étape bénéfique pour « Gino le Pieux » puisqu’il empoche 1’25’’ de bonification et ne se retrouve plus désormais qu’à 53’’ de son rival au classement général.
- Bartali au sommet du Portet d’Aspet
Une descente infernale
Dans la descente, changement complet de décor. Le sol n’étant pas goudronné, la pluie s’est mêlée à la poussière pour former une boue jaune et gluante qui recouvre les coureurs des pieds à la tête. Plus grave, cette boue s’est incrustée à l’intérieur des dérailleurs et provoque des pannes continuelles. On ne compte plus les coureurs qui s’étalent à chaque virage avant de se relever dans un état lamentable.
Fréchaut offre à l’équipe de France sa 1ère étape
Au sortir de cet enfer, 15 téméraires se retrouvent ensemble jusqu’à ce que Fréchaut (France) et Mollo (Italie) ne démarrent. Jaminet (France) se joint bientôt à eux tandis que les autres se relèvent. On s’attend à un sprint à 3 sur le vélodrome de Perpignan mais Jaminet tombe dans la descente de Quillan et laisse son partenaire bordelais se débrouiller seul. Pas de problème : la pointe de vitesse terminale de Jean Fréchaut suffit au bonheur de l’équipe de France, jusqu’ici toujours bredouille.
Le peloton composé de 44 coureurs termine avec 2’47’’ de retard. Seul parmi les stars, Leducq (54ème à 10’52’’) n’en fait pas partie.
Classement de l’étape
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Jean Fréchaut (Fra) | en 7h8’15’’ |
2 | Enrico Mollo (Ita) | m.t. |
3 | Antonin Magne (Fra) | à 50’’ |
4 | Julian Berrendero (Esp) | |
5 | Jules Lowie (Bel) | t.m.t. |
6 | Antoon Van Schendel (PB) | à 2’17’’ |
7 | Yvan Marie (Fra) | m.t. |
8 | Glauco Servadei (Ita) | à 2’47’’ |
9 | Constant Lauwers (Bel) | |
10 | Gino Bartali (Ita) | t.m.t. |
Classement général
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Félicien Vervaecke (Bel) | en 57h28’39’’ |
2 | Gino Bartali (Ita) | en 57h29’32’’ |
3 | Jean-Marie Goasmat (Fra) | en 57h33’48’’ |
4 | Edward Vissers (Bel) | en 57h34’21’’ |
5 | Victor Cosson (Fra) | en 57h37’46’’ |
6 | Albertin Disseaux (Bel) | en 57h38’48’’ |
7 | Dante Gianello (Fra) | en 57h43’56’’ |
8 | Mathias Clemens (Lux) | en 57h44’10’’ |
9 | Auguste Mallet (Fra) | en 57h46’ |
10 | Antonin Magne (Fra) | en 57h47’28’’ |