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325 km. 11 juillet 1920
"Pas d’histoire" (H. Desgrange "L’Auto")
"Pas d’histoire", c’est ainsi que Henri Desgrange titre son article du jour. Nous tenterons cependant d’en restituer une, même si, effectivement, les 27 rescapés ont bien envie de souffler quelque peu après le diptyque pyrénéen si redouté. Ils sont encore 24 à Narbonne (km 63), 18 à Montpellier (km 166), 12 à Arles (km 247) lorsqu’il faut affronter le classique désert de la Crau avec "le même soleil implacable, le même ciel immuablement bleu, les mêmes cyprès qui jalonnent sinistrement le calvaire annuel de nos hommes. Il n’y eut ajouté cette année comme sur tout le parcours une route poussiéreuse, littéralement défoncée". C’est alors que Thys, leader du général, crève. N’allez pas croire que ses adversaires en profitent pour lancer la course. Non, "chacun continue à somnoler" et "le Basset" recolle facilement avant Salon (km 286).
L. Heusghem en solitaire
Laissons une fois encore Desgrange nous narrer la façon dont l’étape se joue : "Dans Salon même, notre troupe qui compte avec Amenc" (Noël Amenc est un Isolé Niçois qui participe ici à son premier Tour de France qu’il terminera à la 14ème place, la 3ème de sa catégorie) "les 11 hommes passés à Arles" (12 en réalité car Desgrange a oublié Mottiat à sa liste qui comprend Thys, Rossius, les frères Heusghem, Barthélémy, Goethals, Masson, Vandaele, Scieur, Lambot et Dhers), "s’égaye un peu aux fontaines, muse en quête de boissons. C’est l’occasion que va saisir Louis Heusghem pour fausser compagnie à ses camarades. D’une détente puissante, il s’assure une petite avance qu’il va augmenter sans cesse. La résistance s’organise. Goethals fait un gros effort pour rejoindre Heusghem ; cet effort va, plus loin, lui être fatal ; Mottiat le remplace, puis Masson ; mais on dirait que les sept hommes lâchés par Heusghem sentent l’inutilité de leurs efforts, car bientôt, ils vont se contenter d’assurer un train" tel "que ni Amenc, ni Dhers, lâchés dans les fontaines de Salon, ni Goethals épuisé par son effort, ni Barthélémy, qui, pauvre infortuné, a cassé sa jante, ne pourront les rejoindre".
L’aîné de la famille Heusghem remportera, quelques minutes plus tard, avec plus de 8’ d’avance, sa 2ème et dernière étape sur la Grande Boucle, après La rochelle - Brest en 1912.
- Le Carolorégien Louis Heusghem (1882 - 1939) a également remporté Paris-Tours en 1912, sa meilleure année.
Classement de l’étape
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Louis Heusghem (Bel) | en 12h12’18’’ |
2 | Philippe Thys (Bel) | à 8’3’’ |
3 | Hector Heusghem (Bel) | |
4 | Léon Scieur (Bel) | |
5 | Emile Masson (Bel) | |
6 | Firmin Lambot (Bel) | |
7 | Louis Mottiat (Bel) | |
8 | Joseph Vandaele (Bel) | t.m.t. |
9 | Jean Rossius (Bel) | à 13’3’’ |
10 | Félix Goethals (Fra) | m.t. |
Classement général
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Philippe Thys (Bel) | en 123h21’9’’ |
2 | Hector Heusghem (Bel) | à 28’14’’ |
3 | Firmin Lambot (Bel) | à 1h20’2’’ |
4 | Léon Scieur (Bel) | à 1h26’39’’ |
5 | Emile Masson (Bel) | à 1h29’6’’ |
6 | Jean Rossius (Bel) | à 1h43’1’’ |
7 | Louis Heusghem (Bel) | à 2h26’59’’ |
8 | Félix Goethals (Fra) | à 3h2’45’’ |
9 | Honoré Barthélémy (Fra) | à 3h22’52’’ |
10 | Louis Mottiat (Bel) | à 3h34’33’’ |