Parcours : Cols de l’Izoard, de Vars, de la Bonette-Restefond et Isola 2000

 L’Izoard et Vars en hors d’œuvre
Le col de l’Izoard est escaladé au train par le peloton mais les lâchés sont déjà nombreux. Dans la descente, Davide Cassani (Ariostea) s’échappe pour consolider son maillot à pois. L’Italien franchit en tête le col de Vars (km 78) 1’5’’ avant le peloton mais il est repris au pied de la Bonette (102ème km).
Il sera le dernier classé de l’étape à 35’51’’ et cédera son maillot à Tony Rominger.

 La Bonette-Restefond, toit du Tour de France, en plat principal
La Grande Boucle n’a visité que 3 fois ce col de 2802 m d’altitude (en 1962, 1964 et cette année). Il s’agit pourtant du plus haut sommet du Tour que Robert Millar (TVM) et Pedro Delgado (Banesto) aimeraient ajouter à leur palmarès. Les 2 hommes se lancent à l’abordage. Pas très longtemps pour le vainqueur de l’épreuve 1988 qui abdique à 14 km du sommet.
Derrière, les Clas (Gaston, Echave, Escartin et Unzaga) effectuent un travail considérable de façon à écrémer ce qu’il reste du peloton. Au sommet de la Bonette (km 123), ils ne sont plus que 8 (Indurain, Delgado, Rominger, Unzaga, Mejia, Hampsten, Jaskula et Conti) lancés à la poursuite de Millar, passé 1’15’’ devant eux. Un léger regroupement a lieu dans la descente. Ils sont désormais 14 à chasser l’Ecossais.

 Isola 2000 en dessert
Au pied d’Isola 2000, celui-ci ne possède plus que 42’’ d’avance. C’est trop peu. Il est repris, distancé puis, il refait son apparition et se relance à l’attaque à 4 km de l’arrivée. Mais il est définitivement battu 2000 m plus loin.
Dans le dernier kilomètre, Rominger accélère. Seul Indurain le suit. Un sprint « courtois » que Rominger remporte, oppose les 2 hommes.

Rominger et Indurain, le duo des Alpes en 1993

 Doublé de Rominger
« Rominger court pour être 2ème. C’est clair et c’est triste pour le vélo », commente alors Bernard Hinault. Il est certain que Rominger n’a, durant ces 2 jours, jamais véritablement attaqué l’Espagnol. Mais en a-t-il réellement les capacités ? Lui-même concède en parlant de son adversaire : « Il est si fort...Si je refusais de travailler, il pouvait aller gagner l’étape tout seul. » Le Suisse a donc préféré remporter 2 étapes de montagne à la suite. Ce qui reste une performance exceptionnelle. Le dernier à avoir réalisé cet exploit est Joop Zoetemelk en 1976 (Alpe d’Huez et Montgenèvre).
Le vainqueur de la Vuelta 1992 et 1993 se rapproche ainsi du podium : 4ème à 1’13’’ du Polonais Jaskula, 3ème.

 Une génération se retire
Breukink termine à 9’47’’ ; Zülle et Bugno à 12’51’’ ; Mottet à 20’.
Cipollini et Duclos-Lassalle (pour son dernier Tour) sont hors-délais.
Nelissen a abandonné. Laurent Fignon également. Pointé à 37’ au pied d’Isola 2000, le double vainqueur du Tour ne pouvait plus rentrer dans les temps. Laissons-le s’exprimer sur le nouveau cyclisme qu’il voit apparaître : "Je vais arrêter la course à la fin de l’année, mais je ne quitte pas avec des rancoeurs. On peut même dire que cela ne me dérange pas de quitter un sport en pleine mutation et qui manque singulièrement de vie. Maintenant, les coureurs sont professionnels jusqu’au bout des doigts. Les courses ont changé, on a à peine le temps de prendre sa musette et encore moins de pisser."

Classement de l’étape

Classement général