Une drôle d’étape
La montée de Superbagnères (18,5 km à 6,3 %) au sprint, voilà ce que les organisateurs ont proposé comme surprise aux coureurs du Tour cette année. Une étape en ligne aussi brève n’est, en soi, déjà pas banale. L’abandon tragique d’Ocana la veille a ajouté une nouvelle touche d’insolite : Eddy Merckx, le leader de l’épreuve, a refusé de revêtir le maillot jaune en hommage à son adversaire. C’est avec le maillot blanc du combiné GAN qu’il prend le départ de Luchon après avoir testé pendant une quarantaine de kilomètres sa jambe qui le fait souffrir depuis sa chute dans le col de Menté.

 Fuente, 2ème victoire en 2 jours
Sous la pluie et le froid, Merckx impose une allure rapide dès le début. A 10 km du sommet, il ne reste plus qu’une vingtaine de coureurs susceptibles de l’emporter.
A 6 km de la station de ski, à son 3ème démarrage, José-Manuel Fuente Lavandera (Kas) qui évolue en marge du général (72ème à Paris) s’extirpe du groupe de tête pour compter 40’’ d’avance à 4 km du sommet. Van Impe et Thévenet partent à sa recherche 1 km plus loin mais « El Tarangu » (l’homme réputé pour sa force et son caractère en dialecte asturien) résiste à leur retour et remporte sa 2ème victoire en 2 jours. Déjà lauréat d’une étape et du classement du meilleur grimpeur sur le Giro cette année, Fuente s’impose, à 26 ans, comme l’une des têtes d’affiche du cyclisme ibérique. Le petit grimpeur d’Oviedo confirmera par la suite : Vuelta 72 et 74, 2ème du Giro 72, 3ème du Tour 73. Victime d’une très longue maladie rénale, Fuente s’éteindra en 1996.

 Van Impe, 2ème du général
Le protégé de Stablinski au sein de la formation Sonolor, Lucien Van Impe, réalise la bonne opération de la journée. 2ème de l’étape, il récupère 34’’ sur Merckx et sur Zoetemelk qu’il dépasse au général.
Guimard, pourtant auteur d’une remarquable ascension (9ème à 9’’ de Merckx) doit laisser son beau maillot vert sur les épaules (déjà abondamment garnies) du champion belge.

Classement de l’étape

Classement général