Accueil > Le Tour des étapes > Edition 2003 > Etape par étape > Etape 7 : Lyon - Morzine/Avoriaz
12 juillet 2003. 230,5 km
5 hommes en fuite
Dès le km 0, Poilvet (Crédit Agricole), Clain (Cofidis), suivis par Bettini (Quick Step) et Aldag (Télékom) se propulsent à l’avant. Ils possèdent 5’ d’avance dans le col de Portes lorsque Manzano (Kelme) et Virenque (Quick Step) se lancent à leur poursuite mais l’Espagnol, victime d’un malaise, doit être évacué vers l’hôpital. Bettini, Aldag et Poilvet franchissent le col de Portes (km 56) avant Clain puis Virenque à 2’55’’ et le peloton à 6’30’’. Grâce à l’excellent travail de Bettini qui, à la demande de Virenque, se laisse décrocher pour mieux aider son coéquipier dans la plaine, la jonction entre ces 5 hommes s’effectue au 122ème km. alors que l’écart avec le peloton est passé à 8’.
Banco pour Virenque
Nous voici désormais au pied du col de la Ramaz (km 193). C’est là que le talent de Richard Virenque doit s’exprimer. Accompagné un temps de Rolf Aldag, le Varois profite de cette difficulté de 1ère catégorie pour se faire la belle. Au sommet (km 208), il possède 1’35’’ d’avance sur l’Allemand ; plus de 3’30’’ sur le peloton. Il ne lui reste plus que 22 km de descente avant d’atteindre Morzine-Avoriaz et de remporter sa 6ème étape sur le Tour (1 en 1994, 1 en 1995, 1 en 1997, 1 en 2000, 1 en 2002). Le peloton arrive 4’6’’ plus tard. Virenque s’empare du maillot jaune, déjà revêtu 1 journée en 1992. Et, ne l’oublions pas car il s’agit de l’objectif primordial du Français, celui-ci s’installe en tête du classement du meilleur grimpeur qu’il compte bien enlever pour la 6ème fois de sa carrière. La totale !
- Nouveau raid de Virenque.
- Nous nous souvenons bien sûr des victoires de Virenque en montagne sur le Tour mais il ne faut pas oublier son exploit lors de Paris-Tours 2001 lorsqu’il tient le peloton en respect pendant 242 km d’échappée !
Simoni et Botero out
Les US Postal d’Armstrong ont contrôlé la course, accélérant dans le col de la Ramaz. A l’arrivée, 40 coureurs demeurent dans le peloton. Simoni, vainqueur du dernier Giro, et Botero terminent à 10’21’’ de Virenque. C’en est fini pour eux.
Abandon de Petacchi
Vainqueur de 4 étapes, Alessandro Petacchi met pied à terre dès le col de Portes, contrat largement rempli.
Des nouvelles de Manzano...
Non conservé par l’équipe Kelme à la fin de la saison, Jesus Manzano, victime d’un malaise alors qu’il était échappé avec Virenque, se venge au mois de mars 2004 en se livrant dans le magazine "As" : "L’Equipe" explique : "4 jours avant le départ du Tour 2003, tous les coureurs de la Kelme sont invités à se rendre à Valence afin de donner 2 fois 500 millilitres de leur sang, et ce, dans le but de pratiquer l’autotransfusion, une méthode de dopage jusqu’alors indétectable et très en vogue en Espagne. Une poche doit servir la première semaine de course, l’autre plutôt vers la fin." (...) Manzano poursuit : "Une chose qui m’a semblé anormale, c’est que ces poches soient posées dans un bac en plastique sans aucune marque, alors que d’autres coureurs devaient subir des prélévements ensuite. La première chose à faire est de les marquer et de les placer dans une banque de sang pour pouvoir les conserver. Nous ne sommes pas des chiens. On ne peut pas laisser une poche de sang ainsi dans un endroit où la chaleur est intense. Et puis, ils font simplement un noeud au sachet et ils laissent comme ça. Je me suis dit qu’il fallait faire des vérifications croisées pour voir si c’était bien mon sang qu’on allait me réinjecter".
Il en arrive à "son" étape de Morzine : "Le matin, on m’a injecté 50 millilitres d’un produit que je n’avais jamais pris. J’ai appelé ma fiancée, Marina, et je lui ai dit : "Prépare- toi ! Aujourd’hui, je vais bien marcher, d’après ce que j’ai compris." A mi-étape, une échappée est partie. J’ai démarré. J’avais l’impression d’être au bout du rouleau, comme si mon guidon était mou. C’était très bizarre. J’avais les mains endormis. Au bout de 3 km, j’ai commencé à avoir des nausées. Malgré la chaleur de juillet, j’ai commencé à grelotter. Virenque m’a regardé puis il est parti. Quelqu’un m’a dit que j’étais tombé. On m’a transporté à l’hôpital. J’avais le ventre serré. Il me semblait gonflé comme une outre. Jusqu’à 1 heure du matin, je n’ai pas pu uriner. J’ai dû repartir en Espagne avec mon argent, des frais qui n’ont pas été payés."
Le coureur ne s’arrête pas là. Il évoque les prises d’EPO : "La valeur maximale que j’ai réussi à obtenir est de 56, et j’ai réglé l’alarme pour qu’elle sonne toutes les heures afin que je prenne un maximum d’aspirine, car elle dilue le sang." ; les hormones de croissance et la manière de contourner les contrôles de l’UCI : "Les coureurs qui savent qu’ils ont des valeurs faibles se rendent toujours les premiers au contrôle. Cela permet de gagner du temps. Les médecins sont toujours préparés. Les autres cyclistes dont les valeurs sont plus élevèes s’injectent de l’albumine humaine, du sérum glucosé qui dilue le sang afin que le volume de liquide soit plus important que celui des globules. Si les commissaires se présentent le jour d’une étape de montagne, on passe une journée de chien. Imaginez ce que ça peut donner, un litre de plus dans le corps...".
Classement de l’étape
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Richard Virenque (Fra) | en 6h06’03" |
2 | Rolf Aldag (All) | à 2’29" |
3 | Sylvain Chavanel (Fra) | à 3’45" |
4 | Michael Rogers (Aus) " | à 4’03 |
5 | Stefano Garzelli (Ita) | à 4’06" |
6 | Christophe Moreau (Fra) | mt |
7 | Laurent Dufaux (Sui) | mt |
8 | David Millar (Gbr) | mt |
9 | Georg Totschnig (Aut) | mt |
10 | Alexandre Vinokourov (Kaz) | mt |
Classement général
Place | Coureur | Temps / Ecart |
---|---|---|
1 | Richard Virenque (Fra) | en 29h10’39" |
2 | Lance Armstrong (Usa) | à 2’37" |
3 | Rolf Aldag (All) | à 2’48" |
4 | José-Luis Rubiera (Esp) | à 2’59" |
5 | Roberto Heras (Esp) | à 3’03" |
6 | Joseba Beloki (Esp) | à 3’09" |
7 | Jorg Jaksche (All) | à 3’14" |
8 | Manuel Beltran (Esp) | à 3’15" |
9 | Jan Ullrich (All) | mt |
10 | José Azevedo (Por) | à 3’37" |