Le Tour est-il déjà terminé ?
A peine le temps de faire une bise à sa femme devant son manoir de la banlieue rouennaise et Jacques Anquetil a frappé fort.
Après 50 km de course, du côté d’Anthouillet, le leader de l’équipe de France réussissait à s’intégrer à l’intérieur d’une offensive comprenant ses équipiers Darrigade et Groussard, l’italien Carlesi, l’espagnol Pérez-Frances, le belge Pauwels et 10 autres coureurs ne présentant aucun danger pour le général.
Quelle aubaine ! Et ce d’autant plus que derrière seuls Gaul et Geldermans semblaient s’inquiéter. A juste raison : A l’arrivée, Anquetil avait relégué le peloton à 4’48’’ !

 Gaul esseulé
Contrairement à "Maître Jacques" qui avait clarifié les choses dès le départ en offrant, en cas de victoire, tous ses gains à ses équipiers, Charly Gaul avait demandé 24 heures de réflexion.
Grave erreur car, au moment où il lui aurait fallu de l’aide, seuls Ernzer et Thull ont répondu à l’appel. « Les autres sont restés invisibles, cachés comme des renards dans un terrier ! Certains n’avaient même plus la force de changer de braquet ; quant à Ruegg et Graf, ils se réservaient pour la course contre-la-montre... où je les ai d’ailleurs battus ! Dans ces conditions, pourquoi leur abandonnerais-je mes prix éventuels ? Ce sont des profiteurs, des malins qui veulent gagner de l’argent à bon compte. Ne comptez pas sur moi pour jouer les pères nourriciers de Bébé Graf ! Mon argent, si argent il y a, j’en disposerai à ma guise ! » (Gaul)

 Darrigade évidemment
Incroyable ! Malgré la présence de 4 italiens (Minieri, Carlesi, Falaschi, Pellegrini), André Darrigade, comme en 56, 57, 58 et 59 l’a encore emporté lors de cette 1ère étape tandis que Pérez-Frances et Huiart chutaient. Et pourtant, « Dédé » n’avait pas rechigné à la tache durant cette folle chevauchée tellement favorable à son capitaine Anquetil.

5ème victoire de Darrigade le 1er jour de course.

A sa droite, Jean Gainche.

Classement de l’étape

Classement général