Anquetil change de roue ...
La course ne débute réellement qu’à partir du ravitaillement de Chambéry (km 163). Queheille possède alors 1’30’’ d’avance sur 8 hommes, 2’30’’ sur le peloton.
Il faut ensuite franchir les 3 cols de la Chartreuse (Granier, Cucheron, Porte) mais les organisateurs ont réservé une petite surprise aux coureurs. Le Granier ne sera pas abordé par la traditionnelle route empruntée lors du Dauphiné mais par l’ancien « chemin abrupt, étroit, rocailleux avec des virages droits comme des falaises » (Chapatte).
Or, personne au sein de l’équipe de France n’était au courant et ce n’est qu’en début d’après-midi qu’Anquetil s’est rendu compte du problème : il avait pris des développements trop grands ! Aussitôt, il change sa roue avec celle de Rostollan porteur d’un « 23 dents ». Mais, après 3 km de montée, le maillot jaune n’est pas satisfait. Il faut qu’il s’arrête à nouveau pour qu’un mécano lui monte un « 24 dents ».

 ... Gaul en profite
Gaul ne connaît pas les mêmes tracas : il prévoit toujours des petits braquets en montagne. Le luxembourgeois saute alors sur l’occasion et s’enfuit. Il fonce sur les échappés, les dépasse rapidement et creuse les écarts : 1’15’’ au sommet sur Massignan, 1’25’’ sur Anquetil, Dotto, Manzanèque, Mastrotto, Carlesi et Junkermann. Les autres sont éparpillés tout au long de la pente.
Au sommet du Cucheron, Gaul a augmenté son avance (3’5’’) mais il chute dans la descente et se blesse à l’épaule et au genou.
Dans le col de Porte, son allure n’est plus la même. Il perd 1’ sur Anquetil qui fait le forcing avec, dans sa roue, Massignan, Junkermann et Manzanèque (2ème du général).
A Grenoble, Gaul conserve quand même 1’40’’ d’avance sur le quatuor. Cela lui permet de remonter à la 3ème place du général, à 6’ d’Anquetil.

Gaul et la Chartreuse, une éternelle histoire d’amour

Classement de l’étape

Classement général